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12 nov. 2016

Phobos, Tome 1 : Les Éphémères.


COUP DE COEUR ♥.

Titre : Phobos, Tome 1 : Les Éphémères.
Auteur : Victor Dixen.
Genre : Science-Fiction.
Edition : Robert Laffont.
Collection : R.
Nombre de pages : 433 pages.
Prix : 17.90€.


Résumé :

Six prétendantes.
Six prétendants.
Six minutes pour se rencontrer.
L'éternité pour s'aimer.

Ils veulent marquer l'histoire avec un grand H.

 Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d'un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l'oeil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l'émission de speed-dating la plus folle de l'Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars.

Elle veut trouver l'amour avec un grand A.

Léonor, orpheline de dix-huit ans, est l'une des six élues. Elle a signé pour la gloire. Elle a signé pour l'amour. Elle a signé pour un aller sans retour...

Même si le rêve vire au cauchemar, il est trop tard pour regretter.


Extrait :

 Marcus laisse ses bras flotter le long de son corps.
Il n'a plus de tours à faire, plus pour aujourd'hui.
Son sourire à lui aussi s'est effacé. Son enthousiasme est retombé. Il ne reste plus qu'une immense déception : « Tu veux me dire que tu ne me réinviteras pas avant douze semaines ? Pas avant Septembre ? Même si tu en as envie ? »
Léonor hoche gravement la tête : « Oui, tu as compris. Et en ce qui me concerne, tu peux faire la même chose. Tu peux m'inviter une fois sur six. Davantage ne servirait à rien. Je ne viendrais pas. Même si j'en ai envie. Ce sont mes conditions. C'est ma règle du jeu. »
Les épais sourcils de Marcus se froncent subitement : « Et c'est ça que tu appelles un comportement rationnel ? »
Une sonnerie stridente répond à sa question.
L'entretien est fini.
Serena (off) : « Time out ! Plus un mot ! Léonor, Marcus : il est temps de regagner vos quartiers respectifs. »
Mais Léonor ne bouge pas.
Marcus non plus.
Il ouvre la bouche pour crier quelque chose ; nul son ne sort de ses lèvres.
Serena (off) : « Inutile d'essayer de parler. La communication entre les deux parties du Parloir a été coupée, pour respecter le temps imparti à chaque séance de speed-dating. »
Marcus se tait, mais son visage est toujours contracté par la colère.
Il soulève rageusement le col de sa chemise, dévoilant l'amorce du tatouage aperçu dans sa photo du générique. La caméra zoome sur le trait d'encre qui prend naissance à la base du cou et qui plonge sinueusement dans le col de la chemise.
Marcus défait le premier bouton. La ligne se prolonge, se hérisse d'épines.
Marcus défait le deuxième bouton. Des feuilles aux nervures délicates comme des veines viennent garnir la tige gravée dans la peau.
Marcus défait le troisième bouton. Une rose éclate sur le muscle pectoral droit - un tourbillon de pétales calligraphiés, qui forment une phrase enroulée sur elle-même : Cueille le jour.
Fondu au noir.
Générique.


Avis :

 Une lecture renversante pour laquelle je ressors assez confuse mais très conquise. Et pour une fois c'est l'intrigue qui m'a charmé au préjudice des personnages qui sont pour la plupart étranges ou agaçants. Cependant c'est l'originalité de l'histoire qui m'a totalement convaincu, c'est un mélange de jeu télévisé dans l'espace et d'un récit sur la vie, sur l'espoir et surtout sur la gloire et l'amour. En dehors de ça, sur Terre c'est les mensonges, la cruauté, le pouvoir et l'argent qui définissent le tout ; sans cet aspect du roman il ne serait pas autant prenant et rempli de vices cachés. Il y a plusieurs points de vue au côté de Léonor ; il y a celui de Serena et d'Andrew mais les meilleurs passages se font quand la narration est externe.

Léonor est une jeune fille plutôt téméraire ; comme toutes les autres qui font parties de l'œuvre d'ailleurs. Mais Léo est bien différente, elle a une voix à l'intérieur d'elle qui l'a démange, c'est celle de la « Salamandre » comme elle la surnomme. C'est une héroïne assez spéciale, elle a du caractère et elle s'est fait une liste de règle ; pourtant elle n'est pas un personnage émouvant, loin de là. Elle m'a parut souvent sûr d'elle et quelque fois pleine de doute, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut et c'est ce qui fait d'elle ce qu'elle est. Sa personnalité est un peu tirée par les cheveux, elle n'est pas méchante mais elle a beaucoup de défaut qui sont fondamentaux. Sa part d'ombre est tellement solaire, presque brûlante ; elle a un magnétisme très fort ce qui fait que j'ai été subjuguée par elle et son tempérament de feu mais surtout sur son attente de l'existence.

Serena McBee est une femme à l'esprit très aiguisé. C'est une psychologue de renom et une présentatrice populaire. Au début elle paraît sympathique mais petit à petit j'ai compris que c'était une manipulatrice et surtout quelqu'un pour qui le pouvoir et la richesse est montée à la tête. Franchement malgré que ce soit une méchante vipère, je me suis pris à son jeu. C'est elle le centre de cette farce, le cœur de cette scandaleuse blague ou plutôt réalité. Elle est prête à sacrifier des jeunes juste pour de l'audience et de l'argent ; le silence doit être de rigueur sur le secret qui unis les instructeurs et ceux qui ont construit de A à Z le programme Genesis, sinon c'est la mort assurée. En tout cas, ce protagoniste est bien ficelé mais j'ai eu l'impression tout au long de la synopsis de faire face à un robot sans sentiments et conscience. Mais je sais très bien que c'est fait exprès, c'est un peu la Reine du jeu après tout ; mais jusqu'à quand ?!

Mozart et Marcus, deux garçons qui sont totalement à l'opposé et qui pourtant sont les deux prétendants qui plaise à Léonor. J'ai une petite préférence pour Mozart, un voyou qui souhaite reprendre sa vie en main et avoir droit à une seconde chance, c'est l'un des seuls héros qui m'a ému. Marcus est quelqu'un qui aime jouer et séduire, pourtant il a une philosophie magnifique ; tout ses tatouages ont une signification pour lui, ça le rend unique. Par contre j'ai eu du mal à le cerner, il est très mystérieux. Un garçon au passé ténébreux et un magicien charmant ; un homme touchant et un mâle enjôleur. Ils sont deux, mais lequel Léonor préfère-t-elle ? Le bad-boy aux larmes faciles ou l'étrange garçon aux tatouages plein de sagesse ? Celui qui fait trembler son cœur ou celui qui agace son esprit et son âme ? La tranquillité ou l'ardeur ? La douceur ou la passion ? Un petit triangle amoureux intéressant.

Andrew est le fils d'un instructeur de Genesis, il cherche la raison pour laquelle son géniteur le laisse sur Terre. Il est un peu déconcertant comme personnage, il est limite insociable. Après il est plutôt attendrissant mais sa froideur sur certaine chose m'a souvent prise de court. Il est intriguant, ce que j'ai quand même aimé chez lui c'est sa curiosité et son ambition.

Kirsten est la meilleure amie de Léonor, elles se sont rencontrées pour la mission. J'ai bien aimé cette fille pleine de joie, elle n'est pas superficielle comme la plupart des autres filles qui sont dans le Cupido. Elle est restée elle-même tout au long du récit et c'est peut-être pour ça que je l'ai réellement apprécié. Mais il y a une jeune fille que j'ai tout de même détesté dans ce livre, Liz pour son surnom, Elizabeth de son prénom ; elle est fausse avec ses camarades, c'est la seule à être malhonnête en plus de Serena et de ses confrères. Elle est vicieuse en vérité, devant ses partenaires de jeu elle est toute gentille et douce et par derrière c'est une vraie peau de vache ; en étant polie ! Je préfère largement Serena, elle est méchante mais ce n'est pas tellement surprenant venant d'elle ; surtout qu'au fil de la lecture on s'y fait à son côté diabolique dissimulé.

Comment est la synopsis ? Insolite et extraordinaire. Il n'y a aucun doute sur ça. 6 prétendants et 6 prétendantes dans un vaisseau spatial, séparés en deux compartiments ; les garçons d'un côté et les filles de l'autre. Ils ont 6 minutes chacun par semaine pour se rencontrer, se connaître, s'apprivoiser et s'aimer pour former la première colonie humaine sur Mars. 23 semaines dans l'espace pour pouvoir vivre éternellement sur une planète inconnue où aucune vie n'y habite. Mais en plus de cette aventure mythique, c'est aussi un jeu de téléréalité où un secret met en danger cette chance et ces humains. C'est tout un complot pour faire gagner de l'argent ; tout une mise en scène crée justement par des créatures mortelles, des adultes en plus de ça.

Il y a tout de même un grand manque de suspense, tout est pratiquement révélé dans les 150 premières pages. Ce n'est pas forcément dérangeant, puisqu'il y a toujours de l'action et des rebondissements et donc du rythme. Les émotions sont assez faibles, sauf pour Léonor qui ne doute jamais et qui d'un coup à beaucoup d'incertitudes, sa méfiance prend peu à peu le dessus et elle se réveille encore une fois et là elle est d'une force, d'un courage sans faille. Le sentiment mettant en valeur le roman c'est principalement la honte, venant des héros de l'espace en tout cas. Pour les terrestres c'est la puissance et l'avidité.

La plume de Victor Dixen est merveilleuse, cet auteur nous vend du rêve avec ce récit. En plus du style distinct, son écriture est très harmonieuse. C'est fluide, chaleureux, un peu philosophique donnant de grande valeur ; mais le remarquable sommet de l'histoire c'est la fin qui est sensationnelle, pleine de mystère et inédit ; puisque celle-ci se termine par une annonce qui complète l'idée que c'est une émission. Son schéma d'impression est divertissant ; les images et les petits tableaux des listes de cœurs sont bien trouvés et réfléchis.

Pour faire court ; ce roman est un coup de cœur. Rien que pour l'idée étonnante et phénoménale de l'auteur. C'est une histoire impressionnante, différente ; en soit elle est à la fois le rêve et le cauchemar et c'est ça qui fait qu'elle est fascinante du début à la fin. Léonor m'a plu, sa fougue et sa lucidité verse un mérite indéniable à cette œuvre. Tout comme l'écriture de Victor Dixen qui est formidable ; époustouflante dans les explications et les descriptions. Le dénouement m'a achevé, attendre la sortie du Tome 2 est déjà une pure torture, pour moi qui est une personne patiente ; alors j'imagine vous autres : ceux qui l'ont lus ou qui vont le lire très prochainement. Alors, êtes-vous partant pour un voyage sans retour sur Mars ? Avez-vous envie de trouver l'amour et la gloire ? Si oui, partez dans l'univers avec Phobos.


Note :
10/10.

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