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5 août 2022

Baby random, Tome 1.


Titre : Baby random, Tome 1.
Auteur : Alexia Gaïa.
Genre : Romance.
Edition : Hugo & Cie.
Nombre de page : 511 pages.
Prix : 7.60€.


Résumé :

 Il est 10h30 quand son patron arrive au café dans lequel travaille Célia à Chicago. Il lui fait un sourire et l'invite une fois de plus à dîner. Mais Max est français, et la réputation des Français pour briser les cœurs n'est plus à faire... Quelle excuse va-t-elle pouvoir trouver pour l'éviter ? Et si elle mettait ses préjugés de côté, Célia ne serait-elle pas surprise ?

Il est 11h05. Célia est debout derrière sa caisse. Il va arriver, elle le sait. Il vient tous les jours depuis un an, toujours à la même heure. Il ne dit pas bonjour, ne sourit pas, ne la regarde pas et commande toujours la même chose. Célia se maudit de n'être qu'une petite serveuse dans le décor de cet homme d'affaires. Pourquoi aurait-il envie de la regarder, après tout ?

Et si le sort décidait de se mêler de la vie amoureuse de Célia Fowell et de tout renverser sur son passage telle une tornade dans un magasin de porcelaine ?

L'imprévu pourrait être sa plus belle surprise !


Extrait :

 Je n'arrive pas à décrocher un mot. Il me regarde du coin de l'oeil.
- Je ne t'avais jamais vue avant. Tu viens d'où ? il me demande.
C'est comme de me prendre une claque en plein visage. Je te sers tous les jours, Roman Weiss...
- Du centre, vers le Millennium Park, je réponds en un souffle.
- Vraiment ? J'y suis tous les jours, on ne s'est jamais croisés. Tu bosses là-bas aussi ?
- Non, pas vraiment...
Bien sûr que j'y bosse ! Regarde-moi, tu crois que j'ai les moyens de vivre ailleurs que dans les quartiers Sud ? Voilà ce que j'aurais dû répondre, mais je crois que j'ai honte de lui avouer qui je suis... Une serveuse qui vit dans les quartiers Sud, où tu peux acheter de la came comme t'achètes une bouteille de lait.
- Tu bosses dans quoi ? il insiste.
- Tu me parais bien curieux, je lâche.
Il baisse la tête avec un sourire, et moi je reprends mon souffle. L'avoir juste là me donne envie de fuir loin d'ici. Mais en même temps, je suis si contente qu'il s'intéresse à moi que je pourrais passer la nuit sur ce banc s'il me le demandait.
- C'est vrai, je suis curieux. C'est à cause de ta robe.
Coup de chaud.
- Ma robe ?
- Tu as l'air très sage de face et... prête à tout de dos...
Ses yeux verts me transpercent. Je soutiens son regard une longue seconde avant de me détourner, incapable d'assumer ce qu'il m'envoie.
- Je ne suis pas assez bourrée pour entendre des trucs pareils, je marmonne.
Il explose d'un rire tout aussi charmant que le reste de sa personne. Bon sang, je ne peux pas le nier, ce type me fait craquer.
- Tu me plais de plus en plus, il me lance avec un sourire hollywoodien.
- Pour ça non plus, je ne suis pas assez bourrée, je lâche tandis qu'il se redresse pour fouiller une poche intérieure de sa veste.
Il en sort un portable. Ce truc est aussi grand que mon avant-bras ! Il doit coûter le prix d'un de mes avant-bras, en y pensant. Ce sont des doigts fins mais masculins qui pianotent je ne sais quoi sur l'écran. Je croise un regard vert amusé quand l'appareil vient se poser sur son oreille.
- Une ou deux ? il me demande.
- Une ou deux quoi ?
Est-ce que j'ai loupé un morceau de la conversation ?
- Des bouteilles ! Tu en veux une ou deux ?
- Ah euh... eh bien deux, au point où j'en suis...
Son visage s'illumine d'un magnifique sourire.
- La femme parfaite existe donc, il dit en mettant sa main sur son téléphone pour que son correspondant ne l'entende pas. Je savais que je finirais par la trouver...
Je me sens rougir. Encore... Une ado prépubère, voilà ce que je suis ce soir.
- Il y a un banc tout au fond du parc, après la verrière et le cabanon de chasse. Je vous y attends, il assène plutôt froidement à son interlocuteur.
Il appelle qui ?
Il raccroche et m'envoie un énième sourire ravageur. Je ferme la bouche, de façon hermétique. Il ne faudrait que je bave, en plus !
***
 L'instant suivant, nous voyons un serveur arriver dans notre direction. Habillé en pingouin, il vient se planter sous nos yeux, aussi droit qu'un chien parfaitement dressé. Roman s'adresse aussitôt à lui. Il lui demande deux bouteilles de Château Je-ne-sais-quoi.
Son ton a changé. Je reconnais le type de 11h05, froid et autoritaire.
- Monsieur votre père nous a demandé de ne pas... commence le serveur.
Roman fouille sa veste et glisse dans la main du type ce que je devine être des billets. Je fronce les sourcils. Ça a l'air si simple...
- Que vos désirs soient des ordres, monsieur, annonce le serveur en faisant demi-tour.
Je détourne mon regard du serveur qui vient de se faire un gros pourboire. Quand je pense qu'en un an, il ne m'a jamais donné un cent...
- L'argent contrôle les gens, il me dit, comme pour se justifier.
- L'argent ne contrôle pas les gens, je réplique aussitôt. Il y a plus important que l'argent dans la vie.
- Faux !
- Tu ne sais pas de quoi tu parles... L'argent ne contrôle pas les gens. Ou alors, je ne suis pas les gens, si c'est le cas.
Il a un petit sourire mais fronce tout de même les sourcils.
- Tu as fait une thèse monétaire, peut-être ?
- Peut-être bien !
Il rit et, l'instant suivant, le serveur dépose deux bouteilles de vin blanc et deux verres entre nous. Il fait sauter les deux bouchons avant de disparaître.
- Tu ne m'as pas dit dans quel secteur tu bosses, reprend Roman en me servant.
- Peu importe, tu ne vas pas me faire parler travail alors que je n'y suis pas.
Il sourit en nous servant et lève son verre.
- À cette soirée, qui s'annonce beaucoup plus intéressante que prévue !
- Je n'aurais pas dit mieux.
Je bois une grande gorgée et lui aussi. Oh merde, ce truc est super bon. Rien à voir avec l'espèce de vinaigre qu'on a pu se payer avec Gen hier soir !
- Et toi ? Dans quoi tu travailles ? je demande à mon tour.
- Hmm...
Il réfléchit, et j'attends.
- Je crois que tu as raison. On ne va pas parler boulot alors qu'on n'y est pas, il lance finalement.
Je ris dans mon verre.- Tu es venue seule ?
Je loupe ma bouche avec le verre et j'essuie du vin sur mon menton d'un revers de la main.
- Oui... Et heureusement, ce grand moment de solitude restera entre toi et moi.
- Moment de solitude ? J'ai trouvé ça plutôt charmant.
- Je viens de me cracher dessus... je dis en le regardant dans comprendre comment il peut trouver ça charmant.
- Je ne parlais pas de ça. Ça, oui, c'est moche. Très moche. Je parlais de ta lecture sur l'estrade.
- Promets-moi de ne plus jamais en parler, j'envoie.
Il me fait un clin d'oeil qui m'électrise.
- Oh non ! Certainement pas !
Je pince les lèvres et je finis par exploser de rire. Il sourit en buvant une gorgée.
- Quel âge tu as, Célia ? il me demande en se tournant pour me regarder bien en face.
Je suis étrangement plus détendue que j'aurais pu le croire.
- Je suis plus vieille qu'hier et moins que demain... je dis, pensive. Mais je suis plus jeune que Mona, quand même, j'ajoute.
Il rit en me regardant si attentivement que j'ai l'impression qu'il apprend par coeur les traits de mon visage. Et comme je réagis comme une ado ce soir, je détourne le regard.
- Et tu es drôle !
- Et je suis drôle... Mais le plus souvent, je ne le fais pas exprès.
- C'est vrai.
Je le regarde, interrogative.
- Quand est-ce que j'ai été drôle sans le faire exprès, ce soir ? À part à l'instant, en me crachant dessus ?
- Quand tu as secoué les feuilles comme si tu avais touché le pactole, tout à l'heure, sur l'estrade.
- Ah... Nom de Dieu, la honte... je marmonne.
- Ça aussi, c'est vrai, c'était la honte. Heureusement que je suis venu à ton secours, tu n'aurais jamais lu la fin. Et pourtant, c'était le plus intéressant...
Je finis mon verre cul sec pour faire passer ça, et il me ressert avant de faire de même pour lui.
- Hmm... Ça m'arrangerait si on oublie le passage où tu dois m'inviter à danser... je dis.
- Ça m'arrange aussi, je n'aime pas danser !
- Moi non plus.
- Autant qu'on passe tout de suite au « plus, si affinités », il ajoute au moment où j'avale une gorgée de vin.
Celle-ci prend évidemment la mauvaise route dans ma trachée. Je me penche en avant pour ne pas me cracher dessus deux fois de suite et, après un arrêt respiratoire, j'arrive à avaler le vin sans savoir comment. Il rit, sans même s'inquiéter pour ma santé.
- Tu ne m'as pas dit ton âge, au fait, il me rappelle.
C'est quoi, cette obsession ? Il veut me foutre dans son lit mais il flippe que je n'ai pas l'âge ou quoi ?
- Qu'est-ce que ça peut bien faire ? J'ai déjà trop bu, même si j'ai l'âge pour le faire, je réplique.
Il rit et baisse la tête d'une façon si charmante que je me surprends à enregistrer ce moment.
- Et toi, quel âge as-tu, Roman ? je lui demande en me penchant vers lui, mon verre à la main.
Je crois que je tangue un peu plus qu'à la normale. À moins que ce banc soit bancal...
- L'âge de te dire d'arrêter de boire, il me souffle en prenant mon verre pour le poser sur le banc entre nous.
- Et d'être sérieux, a priori... je marmonne, boudeuse.
- Moi, sérieux ? il s'étonne. On m'afflige souvent de surnoms bizarres, mais jamais, au grand jamais, on ne m'a insulté de la sorte, mademoiselle Fowell, il s'exclame, faussement offusqué.
Je ris tandis qu'il remplit nos verres de nouveau et pose par terre la première bouteille qui est déjà vide.
- Oh pardon, monsieur Weiss Junior... Mona était pourtant claire dans sa lettre. Ta réputation te précède depuis ton enfance... j'ajoute.
- À cette rencontre ! il dit en me faisant un clin d'oeil et en approchant son verre du mien.
- On a déjà trinqué, Roman Weiss ! Mais bref... À cette robe que je n'étais pas censée porter ce soir, je dis avant de boire une gorgée.
Il ouvre de grands yeux surpris.
- Ah bon ? Mais pourquoi l'avoir mise, alors ?
- Comment ça ?
- Tu n'étais pas censée la porter, alors pourquoi l'avoir mise ?
- Pour ne pas être nue, j'envoie comme une évidence.
- C'est bien ce que je dis. Pourquoi l'avoir mise, alors ? Dommage... il dit, le regard plein de sous-entendus.
- Ah ! Même bourrée, je ne peux pas entendre ça, je me dis à moi-même.
Il rit et lève une main pour remettre en place une mèche de mes cheveux. Ses doigts effleurent ma joue, et je frissonne aussitôt. Je baisse la tête, gênée. Célia, tu es déjà bien trop alcoolisée pour être saine d'esprit. Tu fais n'importe quoi !
- Déjà bourrée ? Non... il murmure.
Ce regard va me clouer sur place ou me faire faire un truc vraiment con !
- En effet, pas encore. J'ai de la marge, je dis.
Il rit de nouveau. Homme qui rit à moitié dans ton lit. Ça fonctionne aussi dans ce sens-là ?
- Je te préviens, si tu es incapable de marcher pour rentrer, je te laisse ici !
Je glousse, dinde que je suis.
- Je n'ai pas besoin de toi ni de personne... Et il faut dire que le cadre est idyllique. C'est magnifique, ici. Ça me change de mon petit appart. Alors je dormirai ici même, sur ce banc, que je renomme d'ailleurs dès aujourd'hui « banc de la honte ».
- « Banc de la honte » ?
- Ouais... C'est une honte de se mettre une telle murge, même si ce vin est très bon, à une cérémonie aussi classe, j'explique.
Il explose de rire.
- Oui, je suis d'accord. Mais ce n'est pas interdit. Alors...
- Soyons fous... j'ajoute.
Il sourit.
- Tu vis où exactement ?
- Mon travail, mon âge et maintenant où je vis ! Je ne dirai rien, même sous la torture.
- Tu m'intéresses beaucoup, il lâche, soudain sérieux. Excuse-moi d'être aussi intrusif.
Je le regarde du coin de l'oeil et je suis à peu près sûre que mon coeur a invité du monde pour taper contre ma poitrine aussi fort.
- Je pense que beaucoup de femmes doivent t'intéresser comme je t'intéresse, je réplique.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Hmm... Laisse-moi trouver les mots justes. Tu es... charmant, tu as l'air d'avoir du goût, et ton père détient la plus grosse boîte de la ville... Pourquoi t'embêterais-tu avec une seule femme ?
- Bien vu. Mais tu te trompes, je ne suis pas comme ça.
- Oui, oui... je marmonne, le sourire aux lèvres. Et moi, je ne suis pas stupide, Roman Weissssss.
Il sourit. Je crois que j'ai réussi à le gêner au moins quelques secondes.
- Tu m'énerves...
Je hausse les sourcils. Je ne comprends pas.
- Tu me résistes...
- Et tu n'as pas l'habitude.
- Ça, c'est vrai. Je reconnais que je n'ai pas l'habitude.
- C'est sûr qu'avec de l'argent, tu peux avoir tout ce que tu veux. Sauf moi.
- Petite insolente. On obtient tout ce qu'on veut avec de l'argent.
- Faux.
- Vrai.
- Mais faux, non d'un chien ! j'insiste.
- Tu es tenace, il soupire. Tu sais quoi ? Je suis joueur, et avant la fin de cette soirée, je t'aurai prouvé le contraire. L'argent contrôle les gens, quoi qu'ils en disent.
- Je demande à voir... je murmure en me rapprochant de lui.
Ses lèvres tressaillent, et il se mord celle du bas. Je ricane en vidant la fin de mon verre et le pose sur le banc avant d'être vraiment trop bourrée et de lui vomir dessus, ou pire, de me jeter sur lui.
- J'ai assez bu, je dis.
- Tu es bourrée, c'est officiel ! il s'exclame en déboutonnant le haut de sa chemise comme s'il avait trop chaud.
C'est moi qui ai trop chaud, vraiment trop chaud.


Avis :

L’histoire autant que sa construction sont étonnantes, je n’ai rien vu venir sur certains aspects. Toutefois, tout n’est pas mystérieux et laisse présager des actions et des répliques. De ce fait, mes émotions ont été mises à rude épreuve, parfois, je n’ai rien ressenti durant ma lecture et sur des passages, j’ai éprouvé plusieurs sentiments à la fois. Le développement sur les personnages est intense, les défauts des uns et des autres prennent autant de place que leurs qualités. Ils donnent l’impression d’exister réellement, entre les erreurs qu’ils commettent et les choix qu’ils font ; ils résonnent au cœur de nous-mêmes. Le sujet est vraiment intéressant et je l’ai beaucoup aimé, étant plutôt original et bien traité. De plus, la romance n’est pas entièrement le point central du récit, néanmoins, le léger triangle amoureux se fait insistant et apporte quelques longueurs. Heureusement, l’ensemble tient la route et possède du sens, cela offre des péripéties, de l’intérêt et peut-être un peu d’addiction. Je ne lis pas cette auteure pour la première fois, déjà avec « Adopted love, Tome 1 », Alexia Gaïa m’a charmé par son style et ses mots. Encore une fois, c’est pratiquement un sans-faute ; cependant, « Baby random, Tome 1 » retransmet moins d’émotions.

Notre héroïne n’a pas la joie d’avoir sa famille près d’elle ; son père est parti, sa mère est égoïste et totalement déconnectée de la réalité, son frère est en ménage dans une autre ville et chef d’un restaurant. Célia est donc seule, avec des dettes jusqu’au cou et ne possède pas d’amis de son âge. Pourtant, elle s’en sort, elle se bat, avec l’aide et les conseils de sa voisine. Cette dernière est comme un ange gardien pour elle, et j’ai apprécié les moments qu’elles échangent ensemble. Une jeune femme d’une vingtaine d’année, employée dans un café et vivant dans un appartement négligé, son patron la drague depuis plusieurs mois et un homme se pointe toujours devant elle et son comptoir à la même heure ; l’un lui parle et l’invite à sortir, l’autre ne tente rien et se montre froid. Et puis, un jour, tout bascule, sa vie change à l’extrême et s’empire. Sincèrement, elle est parfois agaçante de se plaindre, sauf qu’elle ne manque pas de courage et de force, elle est indépendante et sans assistance extérieure. De temps en temps, elle semble dépassée par les événements, elle est juste humaine, avec des doutes, peurs et douleurs. La personnalité de Célia est agréable, drôle et attachante, le cœur sur la main, respectueuse et capable de prendre des décisions difficiles. Je l’ai beaucoup aimé, malgré ses non-dits et ses résistances, têtue tout en étant perdue.

Max est un personnage assez présent durant l’histoire, c’est le patron du café où travaille Célia. Il essaye de la charmer, elle ne refuse pas réellement et il s’accroche à l’espoir qu’elle accepte un jour de sortir. Il est très malin pour obtenir ce qu’il veut, au-delà de ça, c’est un homme surprenant. Principalement par sa simplicité de vie, il n’est pas ce qu’il parait aux premiers abords. C’est quelqu’un de bien et d’attentionné. Malgré tout, ses réactions peuvent être considérées comme excessives, et comme la plupart des hommes ; la communication n’est pas sa plus belle qualité. Max, le français, n’est pas un briseur de cœur de réputation ; c’est tout son contraire. Un préjugé inutile et sans grand intérêt pour l’histoire. Toutefois, je ne me suis pas forcément attaché à lui et à ses sentiments, je l’ai trouvé de temps en temps envahissant et quelquefois comme un étranger envers l’héroïne et aux situations.

Pour le deuxième homme, je ne révèle pas son prénom, il est en lien sur plusieurs éléments. À la fin du premier chapitre, et même pendant, on devine son importance. Pourtant, il n’est aucunement mis en valeur, aucune information sur sa réelle personnalité, sur ce qu’il peut ressentir. C’est seulement sur la fin que certains flous deviennent clairs. Malgré le peu de présence de ce héros dans le synopsis, son aura est profonde et puissante, au point de me séduire en quelques pages et durant tout le roman, on est impatient d’en découvrir davantage sur ce protagoniste. Tout chez cet homme semble crier douleur et perdition, son passé d’enfant et d’adolescent dicte encore sa conduite, alors qu’il est adulte. Il n’a juste pas tourné la page, et sa façon d’être, qui n’est sûrement pas véritablement la sienne, laisse à désirer, ses notions entre l’argent et les humains et son manque de délicatesse en font partie. À l’heure de ce premier volume, cet être est un point d’interrogation, débordant de mystère et pas tout à fait mature.

Le titre « Baby random » s’accorde entièrement avec l’histoire en elle-même, de plus les surprises sont tout simplement imprévues, stupéfiantes. Je n’ai rien pressenti sur le fond et la base du livre, et le résumé est loin de donner un avant-goût. Au moins, le suspense sur l’ouvrage est complètement conservé. Néanmoins, pendant la lecture, on repère des détails et des faits sur l’avenir du récit, et le destin de Célia. Classée en romance, cette œuvre n’est clairement pas axée sur cet aspect et ce style. Pour ce premier tome, je considère que c’est un contemporain, avec des sujets enrichissants et authentiques ; ils portent un témoignage. J’ai apprécié la vision et les thèmes de ce récit, sans retentir en moi, ils m’ont apporté un développement personnel. Les relations amoureuses de l’héroïne sont complexes, tout en étant réelles ; elles vont ouvrir un passage vers l’intrigue principale. Dans mon cas, ce roman est original, de par les propos et l’élaboration du texte, je le répète, ce n’est pas une banale romance ou le triangle amoureux qui importe ; ce sont les contextes et les perspectives, la réflexion et observation de Célia. En revanche, je suis mitigée sur les émotions, elles sont clairement fluctuantes et inconstantes, elles manquent fortement d’harmonie. Pourtant, j’ai éprouvé de la peine, de l’amour, du bonheur et de la peur, sans oublier les doutes de cette femme isolée. Mais, aucun bouleversement sur la durée, à chaque moment se révélant émouvant, une interruption a lieu et la tendance impose un état d’oubli sur les sentiments. Les personnages secondaires dont la voisine, particulièrement, est essentielle ; elle entraîne son grain de sel et offre des instants de douceur.

La plume d’Alexia Gaïa me passionne de nouveau, après le tome initiateur de « Adopted love », je suis une fois de plus éblouie par son talent. Elle écrit des romances différentes et pourtant proche des banalités, utilisant et mélangeant diversité et cliché. Elle adapte parfaitement son écriture avec le récit, et l’équilibre entre la narration et les dialogues est idéal. Je regrette seulement le choix de l’auteure de ne pas avoir alterné deux ou trois points de vue distincts. Elle compose naturellement, les précisions n’absorbent pas la voix de l’histoire, les deux s’unissent pour passer des messages. Par ailleurs, Alexia Gaïa possède l’art et la manière de nous rendre dépendants, on dévore les pages sans forcer, et peut-être inconsciemment, c’est fluide et très agréable à lire.

Assurément, ce roman est détenteur de leçon et de morale, l’émerveillement est forcément témoin de la singularité de l’histoire et de ses lignes inattendues. Certains personnages ne sont pas enrichis à leur juste valeur, dont Max et l’Homme mystère. Sur Célia, on est directement à l’apogée de son caractère, de sa manière d’être ; on découvre ses pensées, ses questionnements, ses choix et ses incertitudes, sa détermination sont une évolution au fil des semaines et mois. Je me suis sincèrement prise d’affection pour elle, auprès de ses coups de blues et son énergie, à la fois autonome et égarée sur sa vie. La fin dépose le suspense sur la suite de cette trilogie, et façonne spontanément une envie de continuer, de se plonger directement dedans. Les émotions sont seulement frémissantes avec ce livre, sans être soutenues et pleinement impactantes ; c’est pour cette raison que je n’ai pas de coup de cœur pour « Baby random » en dépit des sujets profonds et bien évoqués, d’une sincérité absolue, d’une conception inédite pour une romance et des protagonistes redoublant de grandeur. Et par bonheur, l’écriture de Alexia Gaïa me ravit amplement, surtout grâce à la fluidité de sa rédaction et des détails rythmés aux actions, cependant, dans son tort, elle adopte quasiment toute l’histoire avec l’aperçu de Célia. Cette première œuvre de la trilogie « Baby random » est exceptionnelle malgré quelques retenues ; bien plus qu’une romance triangulaire comme le laisse penser la quatrième de couverture, ce roman risque de vous porter dans les imprévus et au sein des notes tendres et indignes.


Note :
9/10.

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