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23 août 2022

Hybrides, Tome 1 : Rage.


Titre : Hybrides, Tome 1 : Rage.
Auteur : Laurann Dohner.
Genre : Bit-lit.
Edition : Milady.
Nombre de page : 476 pages.
Prix : 7.90€.


Résumé :

ILS ONT ÉTÉ CRÉÉS. EMPRISONNÉS. MAIS JAMAIS BRISÉS.

 Ellie est horrifiée de découvrir que le laboratoire dans lequel elle travaille mène des expériences sur des sujets humains, leur injectant de l'ADN animal pour créer une nouvelle espèce. Lorsqu'elle se prend d'affection pour l'un de ces cobayes, elle risque tout pour le sauver - même s'il doit pour cela la haïr. Car Rage n'a jamais connu l'amour ou la pitié, et il ne pardonne pas la trahison. Une fois libre, il jure de la tuer, mais lorsqu'il la tient entre ses griffes, ce n'est plus la haine, mais le désir qui envahit son âme...


Extrait :

 Ellie vit Rage faire la grimace : sa fureur se lisait dans ses pupilles, il avait très mal pris qu'elle lui demande de la libérer. Elle se prépara au pire.
Il tendit le bras, empoigna la couverture et tira un coup sec, exposant en un clin d'œil le corps dénudé d'Ellie. Puis il se leva et posa sur elle un regard dur.
- C'est ton tour. Te voilà nue, entravée, incapable de m'empêcher d'agir. Les rôles sont inversés : ce jour-là, c'était toi qui pouvais me reluquer sous toutes les coutures. Alors, Ellie, ça te plaît d'être à ma merci ?
Le feu aux joues, Ellie voulut se déhancher, rouler sur le flanc, mais il l'avait ligotée trop serré. Elle en fut réduite à lever les jambes pour les rabattre sur sa poitrine. C'était inutile, elle n'avait pas attendu d'être ainsi exposée pour savoir ce qu'il en coûte d'être humilié, mais elle s'abstint de tout commentaire.
- Et comme tu m'as touché, c'est ce que je vais faire à présent. Logique, non ? Tu sais ce que l'on ressent, quand une main étrangère t'effleure ? Te touche le sexe ? Je comprends que te te sois sentie obligée d'ôter l'élastique qui me faisait si mal, mais ta main s'est attardée. N'essaie pas de le nier.
Ellie se cambra sous l'effet du choc et de la terreur. Elle inspira à fond. Perdre les pédales ne la menait à rien, il fallait essayer de le comprendre, il éprouvait le besoin de se venger. Et comme elle avait tué Jacob, il ne restait qu'elle en première ligne. Il disait vrai, elle l'avait touché. Et maté sans retenue aucune. C'était donc mérité, en quelque sorte. En outre, il venait de dire qu'il ne la tuerait pas. S'il fallait en passer par l'humiliation... soit. Elle n'en mourrait pas. Il avait été battu, torturé. Ce qu'il s'apprêtait à faire n'était rien à côté.
- Vas-y, reluque-moi. Je comprends.
Elle posa les jambes à plat sur le matelas et cessa de gesticuler.
- Mais je t'en prie, ne me fais pas mal.
Les sourcils froncés, Rage, perplexe, grimpa sur le lit et s'installa à califourchon au-dessus d'elle.
- Hein ? dit-il, visiblement aussi choqué qu'Ellie.
- Je comprends, murmura-t-elle. Fais-le.
Les dents serrées, il se baissa peu à peu jusqu'à occulter tout son champ de vision. Si l'objectif était de la terrifier, c'était très réussi. Le silence s'installa. Dura. Elle sentit son rythme cardiaque s'apaiser.
- La psychologie inversée est sans effet sur moi, murmura-t-il en retour. Sache cependant que je ne te ferai aucun mal. Je n'ai nullement l'intention de te faire subir ce qu'ils m'ont fait. Te frapper, te faire saigner, est au-dessus de mes forces. Je crois en revanche avoir trouvé ma revanche : je vais te toucher. Sais-tu ce qui est pire encore que la douleur ?
Ellie refusa d'aller sur ce terrain-là. Les allusions égrenées par Rage, jusqu'ici, n'annonçaient rien de bon. Mais comme il attendait visiblement une réponse et qu'elle ne tenait pas à voir sa colère revenir, il fallait bien dire quelque chose.
- Non. La douleur est ce qu'il y a de pire, d'après moi.
- Le pire, c'est quand ton corps te trahit. Quand tu sens qu'il en redemande contre ton gré. On apprend à se méfier des autres... pas de soi-même. Cette leçon-là, crois-moi, elle apprend l'humilité. Et ça va nous permettre d'obtenir la réponse à une question qui me taraude.
Qu'est-ce qu'il me chante, là ? Elle fronça les sourcils ; Rage se fendit d'un rictus carnassier. La jeune femme sentit son cœur s'accélérer en le voyant lorgner sa poitrine. Puis quand il lui effleura le ventre. La main baladeuse remonta, la paume se referma sur un sein. Une paume brûlante, immense. Elle paniqua quand il commença à serrer.
- Quelle douceur... Et quelle volupté, pour une femme si menue...
Il baissa la tête après lui avoir lâché le sein. Ellie hoqueta en sentant le souffle tiède de Rage contre sa poitrine... puis de nouveau quand sa bouche chaude, humide, se referma sur un téton. Un croc effleura l'épiderme ultrasensible ; une langue râpeuse glissa sur la pointe du sein. Ellie eut un soubresaut et ferma les yeux.
Une onde de plaisir irradia du téton jusqu'au ventre, secoué d'un premier spasme. Elle se mordit la lèvre inférieure pour réprimer un gémissement, abasourdie par sa propre réaction. Quand il se mit à suçoter avec vigueur, les mouvements de sa bouche envoyèrent des décharges dans tout le corps d'Ellie. Il se gardait de lui faire mal ; elle se savait pourtant à sa merci. Consciente que son intimité était déjà trempée, elle referma les cuisses sur cette preuve flagrante de son état d'excitation.
Il a raison, c'est pire, trancha-t-elle, abasourdie par la façon dont son corps réagissait aux sollicitations de Rage. Brûlante de désir, elle sentait son estomac se serrer à chaque succion. La sensation était si intense qu'elle irradiait jusqu'au clitoris ! Le jeu de langue continuait inlassablement. Le plaisir devenait presque douloureux ; elle était littéralement en feu. Ce type, avec sa langue, lui faisait vivre une expérience inédite. Elle eut beau se mordre la lèvre, cette fois, rien n'y fit : un gémissement lui échappa.
Il s'écarta en tirant sur le téton puis lâcha prise. Ellie déglutit avec peine sous le faisceau intense de ses yeux couleur chocolat : un grognement sourd monta de sa gorge. Puis il s'intéressa de nouveau à la silhouette de sa victime.
- Tu vois, Ellie ? dit-il d'une voix caverneuse et sexy. C'est moi qui contrôle ton corps. Cette fois, tu ne peux pas m'empêcher de te faire réagir. (Rage la regarda dans les yeux.) Malgré ce que Jacob m'avait fait, je t'ai désirée ce jour-là, et je tiens ma revanche. Quand tu m'as touché la queue et que ton excitation embaumait la cellule, je me suis senti bander. Ça m'a fait encore plus mal que de te voir partir en m'abandonnant. Aujourd'hui tu fais l'expérience du désir inassouvi provoqué par quelqu'un à qui tu as tenté de résister.
Les yeux rivés sur ceux de l'Hybride, Ellie encaissa ses propos. La mortification la laissa sans voix. Rage avait réussi à l'exciter à mort ; sa dignité venait d'en prendre un sérieux coup. Elle avait bel et bien été trahie par ses sens parce qu'un homme qui la haïssait l'avait échauffée. Pourvu qu'on en reste là, songea-t-elle, et qu'il me laisse filer. Elle se détendit un peu. Oui, conclut la jeune femme, il la tient, sa vengeance. Les larmes aux yeux, Ellie attendit de se calmer avant de reprendre la parole.
- On est quittes, à présent ? demanda-t-elle d'une petite voix, en se détestant pour sa faiblesse.
Un regard noir rencontra le sien.
- Quittes ? Pas encore. Ma revanche se doit d'être totale.
- Mais tu viens de...
Il gronda doucement.
- Ils m'ont tourmenté pendant des heures. Je pourrais faire de même avec ma bouche et mes mains ; ce ne sont pas les moyens qui manquent...
Les yeux écarquillés, Ellie sentit qu'il lui écartait les cuisses. Puis il lui souleva les jambes et les planta fermement sur ses épaules.
La jeune femme voulut serrer les genoux après le choc initial mais la tête du colosse l'en empêchait. Il reporta son attention sur le sexe offert, l'étudia un instant... puis pencha la tête. Abasourdie, au désespoir, Ellie sentit son souffle chaud sur ses replis intimes et son clitoris.
- Attends ! supplia-t-elle en se débattant comme une diablesse tandis qu'il tournait la tête pour entreprendre de lui lécher l'intérieur d'une cuisse.
Elle eut beau se tordre, jouer des épaules, il refusa de lâcher prise. Et fit étalage de sa force physique en la plaquant jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus bouger du tout. Elle sentit la mâchoire de Rage frotter contre le haut de sa cuisse, monter, descendre, dans un mouvement caressant.
- Veux-tu garder les jambes écartées, que je puisse utiliser mes mains ? Dis oui et je te détache les poignets.
- Je ne fais jamais ça dès le premier rencard, et même pas au cinquième. C'est pas mon truc, désolée.
Elle tira comme une possédée sur ses liens et se déhancha en pure perte : pas moyen d'échapper à sa poigne de fer.
- Punis-moi autant que tu veux, mais pas comme ça. Je t'ai mis en colère, c'est vrai, mais je ne l'ai pas fait exprès, d'accord ? Ce n'est pas juste, jamais je n'ai approché ma bouche de ton sexe !
- Je me doutais un peu que tu allais dire non. Tant pis, je continue à utiliser mes mains pour te faire tenir tranquille...
- Pas ça, supplia-t-elle.
- « Ça ? » répéta Rage, la tête inclinée de côté.
- Ne me touche pas rien que pour avoir ta revanche.
- Oh, Ellie, mais c'est que j'en meurs d'envie ! Tu ne t'en rends pas compte ? Ça va beaucoup plus loin qu'une bête histoire de vengeance. Dis-moi oui et je nous exauce.
Ellie vit la passion qui couvait dans ses prunelles sombres. Il était sexy en diable, tout son être désirait le voir enfouir la tête entre ses cuisses, tout près de l'endroit le plus sensible, et elle abdiqua. En hochant la tête, elle se dit qu'elle devait avoir perdu la boule, mais le soulagement qu'elle lut sur les traits de l'Hybride la conforta dans sa décision.
Ellie hoqueta au moment où sa langue lui effleura la partie la plus réceptive de son anatomie. Sa bouche se referma sur la minuscule boule de terminaisons nerveuses qu'il se mit à stimuler à petits coups de langue. La jeune femme s'immobilisa, tendue comme un arc, toute à l'extase que lui procurait cette bouche gourmande.
Il est vraiment en train de le faire... Il... dieux du ciel, qu'est-ce que c'est bon.
La texture de sa langue était quelque peu inhabituelle. La sensation était presque douloureuse... mais surtout incroyablement jouissive. Il maintenait une pression constante tandis que sa langue s'acharnait obstinément, sans relâche, sur son petit bouton. Ellie poussa des gémissements de plus en plus forts, de plus en plus aigus ; ses mains se refermèrent sur les liens qui la retenaient pour répondre au besoin de s'agripper à quelque chose.
Il va me tuer, en fin de compte. Pas en l'étranglant ou en lui brisant les cervicales - en la léchant jusqu'à ce que mort s'ensuive. En l'amenant au bord de l'orgasme sans jamais le lui accorder. Elle tenta de se raisonner, de se rappeler à quel point elle détestait qu'un homme la possède ainsi, ça ne l'avait jamais amenée à jouir, mais à cet instant, Rage poussa un nouveau grondement qui fit vibrer son clitoris gonflé. Elle perdit le fil de ses pensées. Rien n'existait plus que le plaisir, Rage et cette bouche qui lui envoyait des frissons dans tout le corps.
L'orgasme la submergea brutalement. Le spasme fut si violent qu'elle se surprit à crier. Tous ses muscles se mirent à trembler ; seule sa tête abdiqua. Noyée dans la brume éthérée du plaisir, elle perdit toute faculté à penser, à articuler, jusqu'à ce qu'il retire sa bouche.
Ellie reprit son souffle. Elle tremblait toujours comme une feuille quand il lui lâcha les jambes avec douceur. Elle sentit alors sa peau chaude contre son mont de Vénus, son estomac, ses seins, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent en vis-à-vis.
Qu'il me tue si ça lui chante, songea-t-elle, ça m'est égal. Son corps avait acquis la consistance de la guimauve. Jamais je ne me suis sentie aussi bien. Elle rouvrit les yeux et contempla son beau regard sombre.
- Je devrais sortir d'ici et te laisser seule, sans un regard en arrière. C'est ce que tu m'as fait subir.
Qu'elle mente ou pas, ça m'est égal, désormais, songea Rage en se passant la langue sur les lèvres. L'arrière-goût de miel que lui avait laissé le plaisir d'Ellie exacerbait le besoin lancinant de la posséder. Elle était si douce, si réactive ! Au diable la rancœur, il était perdu dans ses beaux yeux bleus. Il n'eut qu'une envie : boire ses paroles tant que durerait cet instant.
Lamentable, réagit-il aussitôt. Lui, perdre la tête pour une petite humaine fragile ? Il s'était juré de garder ses distances avec ces créatures de malheur... et voilà qu'il se retrouvait au lit avec l'une d'elles - avec son Ellie.
Non contente de lui faire perdre ses nerfs, la jeune femme l'empêchait de dominer l'animal qui sommeillait en lui. Même son cœur était à elle. Au lieu de se méfier d'elle, il la désirait. Quand suis-je devenu maso ?


Avis :

 Mon plaisir est certain après cette lecture, je suis vraiment satisfaite de ma découverte. C’est une saga Bit-lit contenant énormément de romance et d’érotisme et, pourtant, l’univers est ficelé à merveille tout comme les personnages. Ellie est une infirmière et pas n’importe laquelle, elle participe au sauvetage des Hybrides, des créations et cobayes venant d’une compagnie pharmaceutique et des politiques. Dans le prologue, elle se retrouve dans une situation dangereuse où elle doit faire un choix cornélien et, pourtant, nécessaire. Quelques mois plus tard, un foyer bien gardé a fait son apparition pour mettre cette espèce à l’abri. Rage n’est pas humain, ses différences font de lui un Hybride et un guerrier sans précédent. Il y a beaucoup d’originalité dans la base de ce récit, aucun vampire et loup-garou, c’est une nouvelle lignée pour laquelle le mystère n’est pas encore percé. Cependant, il y a quelques temps morts durant le synopsis, des passages sans péripéties majeures ; heureusement, cela ne provoque pas d’ennui, juste une petite baisse dans le rythme des rebondissements et révélations. À l’opposé, les émotions sont équilibrées, j’en suis d’ailleurs étonnée ; généralement, sur ce genre d’ouvrage, les sentiments se lisent sans se ressentir. Et là, les sensations se perçoivent réellement, sans consumer l’intrigue en elle-même, elles accompagnent l’histoire. C’est le premier roman de l’auteure publié en France, Laurann Dohner détient une plume captivante du début à la fin ; et malgré des scènes charnelles, le vocabulaire reste agréable.

Ellie est la première héroïne de cette série, et je me suis sincèrement prise d’affection pour elle. D’une douceur extrême, juste dans sa façon de penser, prête à protéger ceux dans le besoin et de mettre sa vie en péril pour sauver des inconnus ou l’amour de sa vie. Une protagoniste gardant la tête haute, en toutes circonstances, capable de s’excuser et de reconnaître ses torts. Je n’ai jamais observé de femme débordante de valeur et de force jusqu’à maintenant dans ce style de livre, petite et humaine, elle ne démord face aux risques. D’une certaine manière, Ellie est sensible et touchante dans ses réactions. Malgré tout, son passé est peu développé, alors qu’il a un intérêt tout particulier pour comprendre son âme de bienfaitrice. Bien sûr, elle se sent de temps en temps perdue, sauf qu’elle ne doute jamais de ses propres décisions, le bonheur est à portée de main pour cette héroïne. Elle paraît banale au début, infirmière et obsédée par un homme, à cela près qu’elle signe le commencement vers la liberté. Et en dépit de sa délicatesse infinie, c’est une femme avec du caractère et de la répartie, elle sait se faire entendre même devant des hommes imposants.

Le personnage masculin de ce premier volume est Rage, un humain fusionné avec de l’ADN animal. Sa physionomie en dehors de ses yeux ressemble à celle d’un homme ordinaire, son corps et son tempérament sont ceux d’un animal farouche. Sur quelques épisodes, il est agaçant et très dominant ; ce n’est pas toujours plaisant ou excitant, ce type de héros. Par chance, je me suis vite habituée à ses comportements de garçon possessif et protecteur. C’est quelqu’un de bouleversant, après ce qu’il a vécu ; de plus, ses sentiments sont dévoilés et m’ont secoué le cœur. Les traits spéciaux de Rage sont des énigmes, et on est emporté par lui ; les prises de conscience sur ce protagoniste sont d’autant plus surprenantes. Je l’ai aimé pour ce qu’il m’a fait ressentir, émotif et à fleur de peau, je me suis attachée à cet homme fougueux et éclatant d’amour. Certes, il dépasse occasionnellement les bornes envers les femmes, surtout pour les préserver ; Rage n’en reste pas moins un garçon de grandeur, loyal et sincère. En vérité, ses transformations le rendent bien plus humain que le contraire, et témoignent de la pureté ; ses excès de colère, de peur, de douleur ou d’amour expriment une profondeur envers cette personnalité.

Je suis époustouflée par cette romance fantastique, où la science est en cause, le monde créé est inédit pour moi. Cependant, l’histoire d’amour inonde totalement l’intrigue ; évidemment, c’est un aspect de convention dans la bit-lit. La relation entre Ellie et Rage est passionnante, peut-être un peu simple et précipitée ; néanmoins, ce couple est fascinant. Ils se complètent, s’animent ensemble et ils forment une lumière intense. Le récit est construit idéalement, avec des protagonistes secondaires importants et parfaitement mis en valeur, comme Justice, Brise, Trisha ou Slade et Tigre. J’ai hâte d’en savoir davantage sur eux, de creuser leur carapace. L’originalité est en partie présente, principalement sur les premiers chapitres ; ensuite, la romance amoindrit cet esprit d’exotisme. Cela n’affecte pas entièrement le suspense, en effet, les Hybrides sont encore un mystère, même à la fin de ce tome. Les révélations se présentent tout comme les rebondissements, entre calme et tempête, où des pauses dans le rythme émergent ; le répit semble à chaque fois de courte durée. Concernant les émotions, elles sont émouvantes et ont une régularité impressionnante. J’ai éprouvé les sentiments des héros, surtout la passion qu’ils ressentent l’un pour l’autre, tout comme la crainte d’être séparé. L’idée des Hybrides change des habituels métamorphes et créatures fantastiques, le mélange entre imaginaire, science et réalité est réellement prenant et innovant.

Laurann Dohner est une nouvelle auteure, son style retourne l’esprit et le cœur. Ce livre est une bonne entrée en matière pour découvrir sa plume, elle détaille magnifiquement bien les protagonistes, les lieux et les émotions. Une écriture fluide, l’équilibre entre narration et dialogue est parfaitement tenu ; tout comme les changements de point de vue abordés avec précision. Certes, l’ensemble est à la troisième personne du singulier, sauf qu’elle nous emporte rapidement dans son univers grâce à ce choix d’écriture. Laurann utilise du vocabulaire légèrement indécent, et cela s’accorde avec le genre. Ses phrases et mots sont parfois poétiques, une très belle harmonie pour ne pas faire fuir le lecteur. Cette écrivaine manie le suspense et les sensations avec adresse, elle rédige là une histoire d’amour bercée par du surnaturel.

Une lecture à la hauteur de mes attentes, et au-delà. Effectivement, je suis conquise par la romance et le thème de base. Ellie est une héroïne attachante, à même de plaire à tout le monde, agréable et courageuse ; une femme tenant tête aux autres. Rage est captivant, sa part animale exprime avec sincérité les émotions de ce personnage. Je me suis sentie séduite par lui, malgré son caractère de dominant. Ensemble, ils vont composer une union de confiance, et ils s’assemblent naturellement ; on sent qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Les scènes torrides entre eux sont plutôt attrayantes, ce n’est pas « hard », juste sensuel. Le développement des personnages secondaires apporte une certaine justesse au récit, principalement Justice ; malgré tout, ils exagèrent souvent à propos de Rage et de Ellie, ils se font des films et ne les écoutent pas. Ce premier volume de « Hybrides » promet une saga haute en couleur, des caractéristiques inédites de par cette nouvelle espèce et ses bases. Les émotions s’expriment et se goûtent, elles libèrent autant de puissance que de tendresse. Le tout est entouré par du mystère, jusqu’au dénouement de ce livre et laisse encore des énigmes à déceler. La plume de Laurann Dohner est pleine d’énergie, de vie ; elle émerveille par sa simplicité et son style propre à elle. Une découverte qui ne me laisse pas indifférente, en dépit d’une perte de rythme de temps à autre. Je suis ravie d’avoir commencé cette série, la suite m’attire encore plus après ce début révélateur de modernité.


Note :
9/10.

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