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12 févr. 2020

Love, Simon.


Titre : Love, Simon.
Auteur : Becky Albertalli.
Genre : Jeunesse.
Edition : Hachette.
Nombre de page : 315 pages.
Prix : 17€.


Résumé :

 Moi, c'est Simon. Simon Spier. Je vis dans une petite ville en banlieue d'Atlanta (traduisez : un trou paumé). J'ai deux soeurs, un chien, Bieber (oui, oui, comme Justin), et les trois meilleurs amis du monde. Je suis fan d'Harry Potter, j'ai une passion profonde pour les Oréos, je fais du théâtre. Et je suis raide dingue de Blue.

Blue, c'est un garçon que j'ai rencontré sur le Tumblr du lycée. On se dit tout, sauf notre nom. Je le croise peut-être tous les jours dans le couloir, mais je ne sais pas qui c'est. En fait, ça me plaît bien : je ne suis pas du tout pressé d'annoncer à tout le monde que je suis gay. Personne n'est au courant, à part lui, Blue...

...et aussi cette fouine de Martin Addison, qui a lu mes e-mails et menace de tout révéler.


Extrait :

 - Je viens de voir ton mail, dit-il. J'étais sûr de t'avoir manqué.
- Je n'arrive pas à croire que c'est toi.
- C'est bien moi. (Il ouvre un œil.) Tu n'avais vraiment pas deviné ?
- Je n'en avais pas la moindre idée.
J'étudie son profil. Des lèvres qui ferment à peine, comme s'il suffisait de les effleurer pour qu'elles s'écartent. Des oreilles un peu grandes, deux taches de rousseur sur sa pommette. Et des cils spectaculaires.
Il se tourne vers moi. Je fuis son regard.
- Moi qui croyais être évident, dit-il.
Je secoue la tête.
Il fixe l'horizon.
- Je crois que j'avais envie que tu devines.
- Dans ce cas, pourquoi n'avoir rien dit ?
- Parce que... commence-t-il, et sa voix tremble un peu.
Et je meurs d'envie de le toucher. Honnêtement, jamais je n'ai autant désiré quelque chose de toute ma vie.
- Parce que, si tu avais vraiment voulu que ce soit moi, je pense que tu l'aurais deviné tout seul.
Je ne sais pas trop quoi répondre à ça. Je ne sais pas si c'est vrai ou non. Je proteste :
- Tu ne m'as jamais laissé le moindre indice !


Avis :

 Normalement, je lis toujours le roman avant de regarder le film. Sauf que, cette fois je n’ai pas pu résister pour visionner cette nouvelle œuvre cinématographique, sortie bien avant de m’être procuré le livre. Et pour une fois, je suis assez déçue de ma lecture en comparaison de l’adaptation sur grand écran. Ce n’est pas forcément les différences qui m’ont posé problème, c’est de l’écriture très jeunesse et la façon dont l’histoire est traitée. J’ai beaucoup aimé les emails échangés entre Jacques et Blue, et le final qui est tout à fait exaltant. Mais le reste du récit ? Cela ne m’a pas atteint. Je suis passée clairement à côté, chaque fois ce qui me poussait à continuer ma lecture c’est seulement les chapitres où on découvre les messages entre nos deux protagonistes. Le chantage, les aventures de Simon et de son entourage, je n’en ai pas compris l’utilité surtout avec un tel dénouement. Sincèrement, le film est construit d’une meilleure manière.

Simon est un personnage plutôt calme, un adolescent avec une vie normale pour ainsi dire. Une famille haute en couleur, des amis toujours présents et des secrets presque bien gardés. Quand un camarade de sa classe menace de révéler des informations réservées à lui seul, il n’en revient pas et tente tant bien que mal d’exécuter le chantage. Il n’a aucune envie de devoir se confesser et de se justifier, il ne souhaite pas être le centre de l’attention. En vérité, sa plus grande peur n’est pas d’être dévoilé tel qu’il est, mais de perdre son correspondant. Je me suis prise d’affection pour lui, surtout sur les cent dernières pages au moment de ses doutes.

Entre Nick, Leah, Abby et Martin ; les protagonistes secondaires, je suis mitigée. Leah est désagréable, j’ai levé les yeux au ciel puisque ses réactions ne sont pas compréhensibles. Certes, elle apparaît très peu dans le roman ; mais pour le livre, elle n’est pas nécessaire à l’histoire. Martin est très énervant, sa façon d’être est déplaisante que ce soit dans le film comme dans ce livre. Nick et Abby sont les seuls que j’ai réellement appréciés, sans être totalement emballée par eux. Et enfin Blue, c’est autant l’héros de cette œuvre qu’un personnage mystérieux. En effet, si je n’avais pas vu le film, jamais je ne me saurais doutée de son identité. Et j’ai tout simplement eu un coup de cœur pour ce jeune homme « inconnu ». Sa douceur, son humour, son sens de l’écoute, avec ces qualités comment ne pas s’attacher à lui ?

C’est une histoire, principalement, jeunesse et contemporaine, avec ce petit plus épistolaire. L’originalité fait bien partie du récit, justement c’est peut-être le point fort de « Love, Simon ». Évidemment, je n’ai pas expérimenté le suspense, ayant vu en premier l’œuvre cinématographique. Par contre, il y a des émotions, peu ; mais suffisamment pour m’avoir légèrement touché. La relation virtuelle entre Simon et Blue est intéressante, tout en étant adorable. Ils se racontent leur vie sans écrire leurs noms et prénoms. Ils apprennent à se connaître en dehors des apparences physiques, ils commencent à s’aimer en silence. Donc, une romance pleine de philosophie ; on est dans l’idée d’un admirateur secret. Néanmoins, l’intrigue est travaillée et développée très maladroitement ; c’est pour cette raison que je ne suis pas totalement enthousiasmée par cet ouvrage.

L’écriture de Becky Albertalli est magnifique, du moins dans les messages échangés entre Jacques et Blue. Toutefois, je ne suis pas convaincue par sa plume, les dialogues m’ont semblé ternes, les passages sur la vie de Simon ne m’ont pas transporté. Heureusement, les quatre derniers chapitres rattrapent ces mauvaises notes puisqu’ils sont poétiques et très émouvants.

Au final, je suis plutôt satisfaite de ma lecture, malgré des scènes parfois inutiles. La romance est attendrissante, sans fioritures, les emails sont courts et souvent très beaux à découvrir. Simon est quelqu’un d’attachant, un héros simple et comme tout le monde ; ce qui fait qu’on se met facilement à sa place. C’est un roman très jeunesse, c’est le plus gênant ; tout comme les péripéties qui manquent d’intérêts. Becky Albertalli présente un récit avec énormément de potentiel, un message fort tel que « le fait d’être libre d’être ce qu’on est ». Cependant et en général, sa plume n’est pas harmonieuse. Les émotions se font ressentir, notamment sur la fin. Le mystère est bien présent, sauf que je n’ai pas eu la chance de le saisir. En fin de compte, « Love, Simon » est beaucoup plus agréable à visionner.


Note :
7.5/10.

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