Titre : L’ère des miracles, Tome 2 : La couronne de l’élue.
Auteur : Richelle Mead.
Genre : Bit-lit.
Edition : Bragelonne.
Nombre de page : 423 pages.
Prix : 22€.
Résumé :
Lorsqu'ils ont commencé leur enquête sur une série de meurtres rituels, Justin March et Mae Koskinen, la soldate d'élite assignée à sa protection, ne s'attendaient pas à découvrir que les dieux cherchent à reprendre le contrôle sur le monde des hommes. Pire qu'ils sont eux-mêmes les jouets de ces puissances supérieures, car marqués comme « Élus » et donc destinés à s'affronter dans une guerre sanglante. Mais alors que leur mission les mène en Arcadie, territoire dangereux où ils sont contraints de se faire passer pour mari et femme, une journaliste menace de révéler l'existence de ces forces divines manipulatrices et ainsi faire voler en éclats l'équilibre de la République...
Extrait :
Justin n'eut aucun mal à trouver Mae. Bien des facettes de sa personnalité demeuraient un mystère pour lui, mais certains de ses comportements lui étaient prévisibles. En sortant de chez lui, il alla prendre un train pour le centre, sachant qu'elle serait soit chez elle, soit dans un bar. Lorsqu'il l'appela et qu'elle répondit en vocal seulement, il eut sa réponse.
- Où es-tu en train de boire ? s'enquit-il sans préambule.
- Comment sais-tu que je suis en train de boire ?
- Dans l'avion, tu as commencé à pianoter des messages sur ton ego dès que la liaison avec le flow a été rétablie. Tu ne fais cela à nos retours de voyage que lorsque tu as l'intention de passer la soirée dehors.
- Félicitations pour cette brillante déduction. Cherches-tu à savoir où je me trouve pour vérifier une autre de tes intuitions de génie ?
- Ce n'était pas une intuition, répliqua-t-il. Et j'ai besoin de te voir parce qu'il faut qu'on parle.
Un lourd silence s'ensuivit, puis :
- Nous sommes restés coincés dans le même avion pendant dix heures. Tu avais tout le temps de me parler. Sais-tu qu'il existe ce qu'on appelle la vie privée ?
Justin poussa un soupir. Après ce long voyage, il se sentait physiquement et mentalement épuisé.
- Quelque chose est arrivé, dit-il. Qui n'est pas sans rapport avec le danger, la violence, la mort et tous ces trucs dont tu raffoles.
Mae replongea dans ses pensées un instant avant de capituler.
- Tu me trouveras au Brownstone.
- Ça se trouve où ?
- Incroyable... Il existe donc un bar à Vancouver dont tu n'as pas personnellement testé chaque siège ?
Avis :
Retourner dans cet univers est très difficile, pendant une bonne partie du roman j’étais perdue. Trop d’information et trop de narration, mais je me suis accrochée durant cette lecture pour pouvoir la terminer comme il se doit. Et je ne suis ni déçue ni pleinement satisfaite. Il y a beaucoup de suspense, même sur la fin ; et cela atténue tout le plaisir de cette traversée littéraire. Le monde de l’histoire est très original, un mélange de Science-Fiction, de Fantasy, de Policier et de Romance ; avec de la mythologie et suffisamment d’action pour nous tenir en haleine. Malheureusement, les chapitres longs et les développements excessifs ne permettent aucunement de se fondre entièrement dans le récit. De plus, il y a une quantité de personnages qu’on doit suivre et essayer d’apprécier ; ce qui rend encore une fois la lecture épineuse.
Mae est une élue, de bien des façons elle se montre forte, sans aucune émotion. Et pourtant elle en possède, sauf qu’elle les cache derrière son masque de guerrière, de soldat. Je ne me suis pas vraiment attachée à elle, certes c’est une héroïne, mais elle est façonnée par la société, par son implant. Parfois, ses faiblesses ressortent et, pendant un instant, on se sent proche d’elle pour ensuite s’éloigner tout aussi rapidement ; en cause son besoin de se battre, de paraître solide. Mais sur la fin, j’ai ressenti une certaine affliction pour cette femme. Sa carapace est toujours là, mais elle est tout de même brisée. Un appareil scientifique dans sa tête ne peut pas amoindrir la souffrance, et elle préfère fuir plutôt qu’aimer. Je ne sais que penser de ce personnage, pourtant prometteur dans sa personnalité ; certains détails entachent sa profondeur et sa valeur.
Justin est un docteur sur les faits paranormaux ou plus exactement sur le surnaturel. Il est engagé pour protéger et enquêter sur les Dieux, toutefois il est impliqué avec des corbeaux et un Dieu. Son combat est de ne pas servir ce dernier, il souhaite garder sa liberté et c’est tout à son honneur. Il doit faire des choix, et il essaye de faire du mieux qu’il peut. Je ne suis pas à cent pour cent convaincue par ce personnage, comme pour Mae, il est façonné par la vie politique et les corbeaux. Mais je l’apprécie tout de même un peu, sa douceur et ses inquiétudes renvoient une bonne image de lui ; c’est quelqu’un de tendre. Ses idées ne sont jamais irréfléchies, parfois elles semblent mauvaises et pourtant ce sont les meilleurs. Un héros agréable, mais qui n’est pas haut en couleur, il manque de personnalité.
C’est une lecture à la fois captivante et insupportable. Je n’ai ni adoré ni détesté. Et je ne suis même pas mitigée, je suis un peu dans le flou à propos de mon appréciation. Autant l’intrigue est extraordinaire, tout comme l’univers ; mais le style ne m’a pas totalement séduite. Il y a du développement à profusion, ne mettant pas les détails importants en avant. En dehors de ça, c’est l’originalité du roman qui suscite son intérêt, l’imaginaire et la science se mélangent pour plaire à deux catégories de lecteur. Un excellent compromis, et en plus c’est plutôt bien équilibré sur le long terme. Mais je suis sceptique au sujet de la romance, cette dernière n’est pas vraiment utile ; surtout qu’elle n’est pas très précise. L’enquête est intéressante malgré le fait qu’elle mette du temps à venir, mais le suspense prend beaucoup de place et il n’y a pas de révélations qui puissent atténuer ce trop-plein de mystère. Les émotions apparaissent réellement sur la fin et dans les passages où Mae se retrouve seule pour ses péripéties.
Richelle Mead est une auteur en général que j’aime lire, avec « Cygne noir » et « Georgina Kincaid », mais aussi avec le premier tome de cette saga. Dans cette suite, j’ai moins accroché, les informations s’enchaînent les unes sur les autres, la narration laisse des longueurs désagréables. L’écriture n’est pas fluide et elle est loin d’être harmonieuse, toutefois j’aime le monde de Richelle Mead ; original et surprenant. Les dialogues sont parfaits, cependant ils se font un peu rares à mon goût. Les changements de point de vue donnent un bon rythme, c’est peut-être l’un des points forts de cet ouvrage.
« La couronne de l’élue » n’est pas un roman comme les autres, toujours est-il qu’il n’est pas à la hauteur de « L’échiquier des Dieux ». L’action est là, des combats par-ci et par-là, mais surtout des renseignements colossaux. Ce n’est pas une mauvaise découverte, mais je reste sur ma faim après tant de pages lues et d’indication prise en compte. Richelle Mead nous transporte très certainement dans un monde unique, qui lui appartient. Par contre, sa plume me semble plus lourde que dans ses autres romans, néanmoins cette auteur traite l’histoire avec trois points de vue et n’hésite pas à mettre les bases en place avant de nous présenter l’intrigue sous les yeux. Mae et Justin est un duo qui fonctionne bien, bien évidemment je les préfère ensemble quand ils se « prennent le bec », plutôt que séparé ou sur une relation allant vers les « câlins ». Au final, mon avis n’est pas plus positif que pour le premier volume.
Note :
7/10.
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