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22 juin 2022

Là où tu iras j'irai.


Titre : Là où tu iras j'irai.
Auteur : Marie Vareille.
Genre : Contemporain.
Edition : Le Livre de Poche.
Nombre de page : 348 pages.
Prix : 7.70€.


Résumé :

 Isabelle a 32 ans, un chihuahua nain prénommé Woody-Allen et une carrière d'actrice comparable à celle du Titanic : catastrophique. Le jour où elle refuse d'épouser l'homme qu'elle aime, sous prétexte qu'elle ne veut pas d'enfant, elle se retrouve à la rue. Elle accepte alors le seul rôle qu'on lui propose : se faire passer pour l'irréprochable nanny du petit Nicolas, qui n'a pas prononcé un mot depuis la mort de sa mère, afin d'infiltrer sa famille et d'y exécuter une étrange mission. Elle part donc pour l'Italie, dans la maison de vacances familiale, loin d'imaginer à quel point la rencontre avec ce petit garçon blessé par la vie va bouleverser sa vision du monde.


Extrait :

 Pourquoi faire des choix quand on peut tout se payer ? Elle leva un bras enthousiaste à l'intention du serveur.
- Una pina colada e un bellini, per favore.
Le jeune homme nota sa commande et s'éloigna : Isabelle eut un soupir d'aise. C'était donc ça, être riche. Quelques minutes plus tard, ses deux cocktails étaient arrivés sur la table.
Isabelle aspira une longue gorgée de chaque verre avec un sourire réjoui et entreprit de regarder avec nostalgie les photos de Woody-Allen qu'Amina lui envoyait quotidiennement.
- Vous prenez toujours les cocktails par deux ?
Elle leva un visage étonné vers l'homme qui venait de parler. Jan Kozlowski se tenait devant elle, les mains dans les poches d'un smoking noir impeccable. Rasé de près dans sa tenue de gala, il avait abandonné son air de pirate.
- Je peux ? demanda-t-il en indiquant la chaise en face de celle d'Isabelle.
Sans attendre sa réponse, il s'y assit. Isabelle afficha un sourire crispé.
- Excusez-moi, je ne pensais pas vous croiser ici.
- Moi non plus, répondit Jan, une lueur ironique dans ses yeux bleus.
- Nicolas est couché, j'avais juste besoin de prendre l'air...
- Ne soyez pas mal à l'aise, vous êtes libre de vos soirées.
Elle hocha la tête vigoureusement pour confirmer. Nanou avait bien spécifié que son seul soir libre serait le samedi soir, mais, si Jan n'était pas au courant, ce n'est certainement pas elle qui allait le lui rappeler.
- La même chose, dit-il au serveur qui venait prendre sa commande, apportez-moi un cendrier et ouvrez cette porte-fenêtre s'il vous plaît, je voudrais entendre le piano.
- Si, Signor Kozlowski.
- Le pianiste a peut-être froid, fit remarquer Isabelle un peu choquée par cette démonstration d'autorité.
Il prit le temps d'allumer une cigarette avant de répondre, amusé :
- Il fait vingt-cinq degrés.
Isabelle entreprit de mordiller sa paille avec une nervosité grandissante tout en cherchant un sujet de conversation.
- On ne vous voit plus du tout à la villa. Je me demandais même si vous étiez rentré en France.
- Je dors à l'hôtel, les enfants m'empêchent de me concentrer.
Un enfant muet et deux adolescentes qui passent la journée scotchées à leur téléphone, je comprends que le bruit soit insoutenable...
- Vous sortez toujours en smoking ? demanda-t-elle avec curiosité.
- J'étais à une soirée de remise de prix pour un festival de courts-métrages. À crever d'ennui. Colombe est restée : contrairement à moi, elle se sent très à l'aise à ce genre d'événements.
Un silence s'installa et Isabelle avala nerveusement deux longues gorgées de cocktail pour se donner une contenance. Jan fumait, les yeux perdus de l'autre côté du lac, l'air absent.
- C'est vraiment joli ici, dit-elle.
Il sembla ne pas l'entendre.
- Vous n'êtes pas très bavard, poursuivit Isabelle avec un petit rire qui sonnait faux.
Il tourna la tête vers elle et l'intensité de son regard d'acier fit baisser les yeux à la jeune femme.
- Et vous, vous avez peur du silence.
- Pas du tout. Pourquoi dites-vous ça ?
- Cela m'a frappé déjà la première fois que je vous ai vue : vous parlez dès qu'il y a un blanc.
- Vous m'êtes tombé dessus en plein milieu de la nuit ! se défendit Isabelle.
Sa façon de l'examiner sous toutes les coutures comme s'il lisait en elle la rendait nerveuse. Il pencha la tête sur le côté.
- Je ne parlais pas de cette fois-là, je parlais de la première fois : votre essai pour Au petit bonheur la chance.Il avait parlé d'un ton tranquille. Isabelle voulut répondre, mais aucun mot ne lui vint. Jamais elle n'aurait imaginé que Jan Kozlowski puisse se souvenir de l'unique audition qu'elle avait passée avec lui. Elle constata d'ailleurs avec étonnement qu'elle ne ressentait ni rancoeur ni colère. Comme si l'homme assis en face d'elle n'avait rien à voir avec celui qui, quinze ans plus tôt, lui avait refusé le rôle de sa vie.
- Vous avez changé de nom, depuis, si mes souvenirs sont exacts ?
Isabelle rougit tout en maudissant Adriana.
- Non, à l'époque j'utilisais un pseudo, vous pensez bien que « Lecul » pour une actrice, on a fait plus glamour...
- Certes. Actrice, nounou en intérim. Vous avez exercé d'autres métiers ?
Isabelle haussa les épaules. Actrice : l'était-elle seulement ?
- Hôtesse d'accueil, caissière chez McDo, vendeuse de beignets sur la plage, femme de ménage. Mon domaine de compétences est très étendu.
- Dites-moi si je me trompe, j'ai l'impression que vous n'avez pas encore décidé ce que vous vouliez faire quand vous serez grande.
La formulation fit sourire Isabelle malgré elle. Il n'avait pas l'air d'attribuer cette deuxième rencontre à autre chose qu'au hasard et son intérêt semblait sincère. Aussi lui répondit-elle franchement après quelques secondes de réflexion :
- Quand je serai grande ? Eh bien, je voudrais être... je ne sais pas... quelqu'un d'autre, je crois.
Jan hocha la tête, un imperceptible sourire aux lèvres, comme si c'était exactement la réponse qu'il attendait. Il avala d'un geste sec la fin de son verre et leva la main en direction du serveur.
Elle se détendit. Il allait demander l'addition et la laisser passer sa soirée tranquille.
Enfin.
- La même chose, dit-il en italien.
Et merde...
***
 Les mots n'avaient pas franchi ses lèvres qu'elle les regrettait déjà.
De quoi tu te mêles ?
Instantanément, le visage de Jan se ferma. Il fit signe au serveur d'apporter l'addition.
- Je suis désolée..., commença Isabelle.
- Je pense que nous avons trop bu, dit-il d'un ton un peu sec, il est temps de rentrer.
Isabelle acquiesça et tenta sans succès de se lever. La tête lui tournait trop.
- Vous avez raison, je vais demander ma Vespa au voiturier.
- Il est hors de question que vous montiez sur cet engin orange dans cet état : je vais vous ramener.
- Je ne peux pas no plus monter dans votre voiture après tous les Martini que vous avez bus.
- Il va bien falloir que vous rentriez pourtant, objecta Jan en posant sa carte de crédit sur la note.
- Je vous invite, déclara Isabelle : ça m'a fait du bien de vous parler et, pour une fois que j'ai de l'argent, notamment grâce à vous.
- Bien sûr que non, c'est moi qui..., commença Jan.
Il n'eut pas le temps d'aller plus loin, Isabelle balança la carte Gold de Jan dans un bac de géraniums et déposa la sienne à sa place.
- Je suis sûre que les filles ne vous offrent jamais de verres. Profitez-en !
Il resta stupéfait quelques instants avant de se lever pour récupérer sa carte.
- Vous êtes vraiment ivre, laissez-moi au moins payer mes Martini.
- Essayez pour voir et je la jette dans la piscine.
Isabelle contempla d'un air songeur la façade illuminée de l'hôtel, puis se retourna d'un coup vers Jan.
- Vous savez quoi ? On n'a qu'à se prendre une chambre ici.
Le serveur, qui comprenait le français, lui tendit imperturbable le plateau d'argent sur lequel il apportait la machine à carte. Isabelle dut s'y reprendre à deux fois taper le bon code. Jan l'observait avec un sourire un peu moqueur.
- La proposition est tentante, dit-il, cela dit, je ne suis pas sûr que Colombe apprécie votre suggestion.
Isabelle récupéra son ticket de Carte bleue et le regarda avec des yeux ronds avant d'éclater de rire.
- Je veux dire... une chambre, pas ensemble, pas pour...
Jan se pencha vers elle, sa voix grave se fit murmure à l'oreille d'Isabelle.
- Vraiment ? Ça vous arrive souvent d'inviter des hommes à partager votre chambre d'hôtel sans arrière-pensée ?
À aucun moment Isabelle ne songea que devant elle venait de s'ouvrir un boulevard vers une porte de sortie. Qu'avec un petit peu de persuasion, sa mission séduction pourrait peut-être enfin être menée à bien. Elle avait oublié les menaces d'Adriana et la vraie raison de sa présence quelque part entre le troisième et le quatrième cocktail.
- Je vous arrête tout de suite, je ne suis pas du tout intéressée ! Vous n'êtes pas mon genre, et en plus je déteste les artistes !
L'accent de sincérité d'Isabelle le fit rire.
- Dites-moi alors, c'est quoi votre genre ?
- Mon genre, mon genre, c'est...
Elle se mordit la lèvre.
Mon genre, c'est Quentin.
Le sourire d'Isabelle s'évanouit et Jan abandonna son air moqueur.
- Je plaisante ! Cela dit, vous avez raison, ni vous ni moi ne sommes en état de conduire.
Il se tourna vers le serveur.
- Il vous reste deux chambres ?
- Je vais me renseigner, Signor, répondit-il en français, mais avec un accent italien à couper à la scie sauteuse.
Isabelle fronça les sourcils, elle venait de se souvenir d'un détail important.
- Comment savez-vous que ma Vespa est orange ?
- Parce que j'ai eu la chance d'être bloqué derrière vous pendant les trois quarts du trajet jusqu'ici et, comme vous rouliez à vingt kilomètres-heure, j'ai eu tout le loisir d'admirer la couleur de votre culotte dans les virages, ainsi que celle de votre Vespa qui, si je puis me permettre, n'est pas la vôtre, mais celle de Valentina.
- Oh, c'est vous qui m'avez insultée au feu !
- Absolument pas, je vous signalais simplement que votre feu arrière était cassé, ce qui apparemment justifiait un grand bras d'honneur.
Le visage d'Isabelle passe de rouge vif à blanc cadavre.
- C'est à vous que j'ai fait un bras d'honneur ? Vous allez me virer ?
- J'y réfléchis, déclara Jan avec malice.
Le serveur revenait à travers la terrasse désormais vide.
- Il ne nous reste malheureusement qu'une seule chambre, Signor Kozlowski, et j'ai le regret de vous informer qu'elle n'a pas vue sur le lac mais sur le parc.
- Très bien, je la prends.
Avant qu'Isabelle n'ait réagi, Jan lui avait tendu sa carte.
- C'est mon tour et n'essayez même pas de me contredire, ou votre carte finit au fond du lac et vous avec.
***
 Isabelle se laissa tomber sur le lit le visage enfoui dans l'épaisseur de la couette. Jan ouvrit le minibar et en sortir une bouteille d'Évian. À la base, il avait pris la chambre pour elle, mais Isabelle avait refusé qu'il conduise dans son état. Elle avait arraché les clés de la Porsche des mains du voiturier tout en l'accusant de non-assistance à personne en danger, puis avait menacé de balancer le trousseau dans la fontaine si Jan ne dormait pas avec elle. Il avait accepté.
Il remplit deux verres d'eau, but le sien d'une traire et posa le deuxième sur la table de nuit.
- Pas soif, dit Isabelle à travers l'édredon.
- Vous devriez boire, vous le regretterez demain.
Il attrapa un oreiller et dénicha dans le placard une couette d'appoint qu'il posa sur le canapé.
- C'est à moi d'y dormir, déclara Isabelle, c'est moi qui squatte la chambre que vous avez payée.
Elle se leva et marcha d'un pas déterminé vers le sofa, où elle se laissa tomber avec l'élégance d'un éléphant de mer et s'enroula dans la couette.
- C'est ridicule, prenez le lit.
- Grmfff, je dors déjà...
Jan contempla la tête brune d'Isabelle qui dépassait de la couverture comme une crevette d'un rouleau de printemps.
- Ça vous arrive d'en faire autrement qu'à votre tête ?
Il la souleva sans lui demander son avis. Isabelle ouvrit des yeux furieux.
- Qu'est-ce que vous faites ?! Lâchez-moi ou je porte plainte pour harcèlement sexuel !
Entortillée comme elle l'était, elle était incapable de se débattre et Jan n'eut aucun mal à la porter jusqu'au lit.
- Maintenant, buvez votre eau et dormez, il est trois heures du matin et, croyez-en mon expérience, nous avons besoin de toute l'énergie possible pour affronter ma belle-mère demain.
Quelques minutes après, Isabelle se mit à ronfler. Jan appela la réception et demanda à voix basse qu'on lui monte une boîte d'aspirine et des boules Quiès. Quand on les lui apporta une dizaine de minutes plus tard, il sortait de la douche et vint ouvrir, une serviette autour des hanches. La femme de chambre laissa traîner un oeil admiratif sur son torse nu. En refermant la porte, il croisa son reflet dans le miroir, étudia son physique de sportif et murmura :
- Pas son genre, hein...


Avis :

 J’ai appréhendé ma lecture avant même de la commencer, et au final, c’est une bonne petite lecture pour l’été ou l’hiver, le genre de roman cocooning. C’est amusant, divertissant ; on se laisse prendre au jeu. Il ne faut pas s’attendre à lire une romance, « Là où tu iras j’irai » est plutôt un ouvrage contemporain et de développement personnel et féministe. En effet, l’héroïne ne souhaite pas avoir d’enfants, et contre toute attente, elle se voit offrir un poste de nounou. C’est un comble quand on déteste les petits. Mais, le récit va bien plus loin que ça, et raconte le deuil d’un enfant, son processus pour éviter la souffrance trop grande de la perte d’une mère. Pour emmener le rapprochement entre cette nouvelle nounou et le petit Nicolas, l’idée est excellente et pleine de suspense. Qui se cache derrière la manœuvre pour faire passer Isabelle pour ce qu’elle n’est pas ? Et, surtout, pourquoi ? Les personnages sont nombreux, ils ont tous une importance sur l’évolution de la protagoniste principale, et celle de la famille l’accueillant pour garder les 3 enfants. Le tout se déroule en Italie, dans un décor au bord du lac de Côme, apportant cette touche de dépaysement.

Isabelle est une actrice, sans le sou. Après des castings catastrophiques, elle n’est même plus motivée pour s’y rendre. Sa carrière est au point mort. Elle se voit recevoir en cadeau un chien, prénommé Woody-Allen ; en couple depuis cinq ans et avec le projet d’une autre vie, elle quitte ce dernier. Son envie de ne pas avoir d’enfants m’est totalement inconnue, c’est un sujet peu abordé dans la société et pourtant, beaucoup de femmes ne veulent pas être mères. Et c’est tout à leur honneur, c’est à la fois une forme de responsabilité de leur part, de liberté et de lucidité. J’ai apprécié cette héroïne différente de celle que je rencontre habituellement, franche, sans faux-semblants, et en pleine crise d’adolescence. Isabelle va apprendre de son passé, de son présent et de son futur avec l’aide de plusieurs individus. Un peu maladroite sur les bords, cette femme est mémorable dans sa façon d’être, dans ses répliques. Elle est joyeuse et triste, elle cache un terrible drame pour lequel elle n’a pas tourné la page. Une protagoniste donnant de la joie, apportant des questionnements sur le fait d’être parent, exposant des moments de peine, et de temps en temps des épisodes agaçants. Elle n’est pas parfaite, très humaine et franche ; je me suis passionnée pour sa personnalité moderne et inattendue.

Le petit garçon, Nicolas, ne parle plus depuis la mort de sa maman. Un traumatisme touchant la famille entière, lui plus que les autres étant le plus jeune. Je me suis prise d’affection pour cet enfant, créatif et intelligent ; les adultes le pensent paresseux, et particulièrement sa grand-mère. Sa façon d’être est difficile à décrire, puisqu’il est mutique auprès des autres ; toutefois, on découvre ses pensées, son monde. Nicolas est bouleversant, incomparable et d’une grandeur extrême, il pousse à la réflexion tout au long du roman. Un personnage se révélant être un ardent de Harry Potter, belle dédicace pour cette saga. En dehors de ça, il n’est pas toujours tendre, sa douleur l’entraîne sur une pente d’ignorance et d’indifférence envers son entourage, d’incompréhension sur la vie. Pourtant il sait, il voit, il entend, il écoute, il est juste perdu en lui-même. Forcément, ses progrès prennent de l’importance au fil des pages, et gagnent à mettre du baume au cœur ; personnage particulier à l’âme agitée, des aspects de ce petit garçon vont me manquer.

La lecture de cet ouvrage est intéressante, avec des personnages drôles et attachants. Cependant, l’histoire manque parfois de profondeur et d’émotion, l’intrigue avance rapidement et ne laisse pas le temps de se plonger dans la peine de Nicolas, dans les doutes de Isabelle, dans la colère de Adriana et Zoé, dans les regrets de Jan, dans l’amertume de Valentina. Heureusement, ce synopsis me paraît inédit, jamais effleuré de cette manière et plutôt saugrenu ; surtout quelques passages. Un livre légèrement récréatif, imprimant un sourire sur nos lèvres, de plus, le décor est choisi pour faire fondre le lecteur dans des lieux exceptionnels. Les messages du livre atteignent facilement, ils imposent une certaine méditation, de l’intérêt à se poser des questions. « Là où tu iras j’irai » n’est vraiment pas une histoire comme les autres, elle sonne une croissance pour les enfants, adolescents et adultes. Enfin, le suspense est peut-être le point triomphal, tout est surprise, à chaque chapitre un rebondissement ou une révélation pour défier la fin. Du mystère sur les protagonistes, sur le déroulement de la trame. Le résumé ne dévoile strictement rien et le titre ne chuchote absolument pas l’étendue de ce récit… Il ne faut pas s’y fier.

Pour la première fois, je lis Marie Vareille et je suis relativement satisfaite. Son style est sympathique, souvent festif et prenant. Les développements restent sur une note simple, des descriptions sans abondance et des émotions écourtées. C’est d’ailleurs ce dernier point qui me laisse un peu sur ma faim, malgré une intrigue puissante, l’ensemble est pour ainsi dire platonique. Marie Vareille rédige avec fluidité, rythme et harmonie ; les dialogues sont en équilibre parfait avec la narration à la 3ème personne du singulier. En outre, son humour, ses chapitres courts et coupés toujours au bon moment, son vocabulaire naturel et accessible sans être pauvre, son réalisme et imagination débordants offrent une lecture vivante, fraîche et remplie de liberté.

Un ouvrage étonnant, pour lequel je me suis enthousiasmée au cours de mon avancement de celui-ci. Pourtant, au début, des incertitudes envahissaient mon cerveau. Donc, finalement, c’est un bon livre pour un public large, entre mystères, originalité et des héros ressemblant à vous et moi. Isabelle est une femme attachante sur des instants où elle se livre, envers son passé et ses ressentis ; en dépit de quelque passage où je l’ai perçu irritante. Nicolas est clairement le personnage spécial de ce roman, enfant où son innocence est indubitablement envolée, les rires ne chantent plus et sa voix ne claironne que dans sa tête ou dans sa solitude. Il exprime le deuil d’un petit garçon, avec force et clarté ; il donne envie de le prendre dans nos bras et de le consoler. Des sujets enrichissants, dénués de temps en temps de sentiment. Le texte garde de sa superbe, grâce au suspense, aux différentes surprises ; les révélations sont plaisantes et ont du sens. Une histoire inhabituelle, sortant de l’ordinaire et pendant ce voyage en Italie, on est déraciné de notre quotidien, envers et contre toute son authenticité. L’écriture est pleine de chaleur et d’exotisme, Marie Vareille propose un univers drôle et tendre ; sa plume est agréable, énergique au contraire de généreuse. Un contemporain idéal pour se détendre et amorcer une compréhension sur les thèmes mis en lumière.


Note :
8/10.

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