La confrérie de la dague noire, Tome 6 : L’amant consacré.

Titre : La confrérie de la dague noire, Tome 6 : L’amant consacré.

Auteur : J.R. Ward.

Genre : Bit-lit.

Edition : Milady.

Nombre de pages : 615 pages.

Prix : 9€.

Résumé :

Une guerre fait rage à l'insu des humains.

Six vampires protègent leur espèce contre la Société des éradiqueurs. Ils sont regroupés au sein de la mystérieuse Confrérie de la dague noire.

 Loyal à ses frères, Fhurie s'est sacrifié pour leur bien. En tant que Primâle des Élues, il doit engendrer les héritiers qui garantiront la survie de son espèce. L'Elue Cormia, sa première compagne, ne veut pas seulement conquérir son corps. Elle veut son coeur pour elle seule. Mais Fhurie ne s'est jamais autorisé à connaître le plaisir ou la joie. Or, quand la guerre atteint de nouveaux sommets dans l'horreur, Fhurie doit choisir entre le devoir et l'amour...

Extrait :

 Cela dit, il avait déjà mangé une glace, il lui serait donc tout naturel de laisser jouer ses lèvres et sa langue.

Et de mordiller doucement.

Merde.

Comme la seule chose décente à faire était de partir, il fit demi-tour. S'il restait, il serait incapable de se tenir loin d'elle.

- Votre grâce ?

La voix de Cormia figea sa respiration et ses pas - mais pas sa verge.

Par correction, il rappela à son sexe que ce n'était pas parce qu'elle s'adressait à lui qu'elle l'invitait à mettre en oeuvre son fantasme classé X et à se mettre à genoux la tête entre ses cuisses.

Merde.

La salle de cinéma lui semblait aussi étroite qu'une boîte à sardines quand elle demanda :

- Votre grâce, avez-vous... besoin de quelque chose ?

Ne te retourne pas.

Fhurie regarda par-dessus son épaule, ses yeux luisants répandant une lumière jaune jusqu'aux sièges du bas. Cormia en était illuminée, ses cheveux réverbérant les rayons générés par son besoin pressant de jouir en elle.

- Votre grâce... souffla-t-elle.

Avis :

 Passionnant. Captivant. Intense. Trois mots décrivant ce roman à la perfection. Pourtant ce sixième volume n’est pas un coup de cœur, l’histoire semble très longue ; surtout dans la relation entre Fhurie et Cormia, l’histoire d’amour met énormément de temps à se mettre en place. Dans cette suite la reconstruction de Fhurie devient le centre de l’histoire, tout comme l’avancement dans la guerre. On découvre tout autant les autres personnages tels que John, Vhengeance, Vhif et plus encore. Ce texte est vraiment envoûtant en tout point de vue, les rebondissements enrichissent toujours le récit et les quelques relâchements sont réguliers et donnent de la légèreté. Le meilleur de l’œuvre est dans le détachement sur les scènes osées, ce sixième tome en détient beaucoup moins.

Fhurie est un mâle de la Confrérie, guerrier et maintenant Primâle des Elues. Son devoir est d’engendrer une nouvelle lignée pour assurer la survie de l’espèce et trouver de nouveaux soldats. Un personnage mal dans sa peau, avec des sentiments spéciaux pour la Shellane de son frère jumeau ; Zadiste. Il se drogue, sans arrêt ; au prix de sa vie et de celle de ses frères d’arme. Un homme souvent égoïste et pourtant son cœur est grand mais vide. C’est un homme de valeur, mais ne réussissant pas à tenir ses promesses et voulant sauver le monde en se sacrifiant. Petit à petit il se rend compte de ses échecs et il en devient « malade ». Son évolution mentale ne se déroule que dans les dernières pages, toutefois c’est un héros attrayant sauf pendant qu’il est enfoui sous son herbe rouge et que le sorcier le manipule ; ce dernier est tout de même intéressant.

Cormia est difficile à cerner, elle ne conquiert que très peu de narration. J’ai bien aimé malgré tout cette jeune femme, paraissant très jeune à sa façon d’être. Innocente et ne connaissant rien du monde actuel, dont la télévision et les m&m’s. Une héroïne bien différente de celle qu’on expose dans ce style de récit, en tout cas elle correspond parfaitement à l’histoire. Je l’ai vraiment trouvé douce, détenant la foi et la détermination ; tout en ayant peur de perdre l’homme qu’elle aime, du coup elle s’isole pour ne pas avoir mal au cœur et c’est compréhensible dans son cas. Elle est forte sauf qu’elle ne le sait pas.

Je suis rentrée totalement dans l’aventure de Fhurie et Cormia, cependant elle se laisse désirer. Le vrai plus dans cette bit-lit est le changement de point de vue à chaque chapitre – paragraphe. Une bouffée d’air, redonnant sans cesse du souffle à la synopsis ; évitant de nous lasser et nous offrant toujours de la surprise. Le suspense tient la route dans ce tome, vraiment ; surtout au début du roman où l’auteur dévoile que l’Omega est père d’un vampire infiltré – lequel ? Motus et bouche cousue ! L’intensité des émotions est avantageuse, particulièrement pour une romance fantastique, en tout cas je suis étonnée de l’équilibre entre l’action et l’histoire d’amour. Dans un sens ce livre est original pour sa forme, la structure n’est pas simple ; le fait de mettre en avant plusieurs protagonistes est compliqué, tout en étant une grande réussite dans cette série.

J.R. Ward fait un sans faute, certes ce n’est pas « parfait » ; mais il y a un immense talent, une plume palpitante et douce, saluant la personnalité de chaque héros. De plus, elle partage les péripéties et les passages sentimentaux avec le cœur, en décrivant les plus infimes détails sans nous ennuyer. Ce que je reproche facilement à « L’amant consacré » est la lenteur considérable de la romance à s’établir ; je pense que l’écrivain s’est concentré principalement sur les penchants de Fhurie.

Je me sens séduite une nouvelle fois par « La confrérie de la dague noire » - malgré une petite déception sur les héros et leur histoire. Ils me semblent beaucoup moins intenses, en différence des vampires habituels de la saga. Une fois immergé dans ce volume, rien ne peut nous en sortir ; tout s’enchaîne, défaisant des secrets, déliant des langues et portant des armes comme des fardeaux. Ce sixième opus me laisse perplexe, tout est momentanément plaisant ; malheureusement certain point manque de finition. Entre douceur, passion et tourments, la plume de J.R. Ward envoûte et la guerre continue de s’abattre !

Note :

8.5/10.