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17 avr. 2020

Si nos chemins se croisent.


Titre : Si nos chemins se croisent.
Auteur : Melanie Harlow.
Genre : Romance.
Edition : Hugo & Cie.
Nombre de page : 400 pages.
Prix : 17€.


Résumé :

Retrouvera-t-elle les racines du bonheur ?

 Margot n'avait pas prévu de se rendre au fin fond du Michigan pour son travail... Cette citadine, habituée aux embouteillages, ne s'est jamais vraiment intéressée à la campagne.
Elle travaille dans les relations publiques et doit aider les frères Valentini, propriétaires d'une ferme biologique, à développer leur image sur les réseaux sociaux.
Après avoir provoqué un petit scandale en plein cocktail mondain en agressant à coups de gâteaux son ex-fiancé, quitter la ville devient une idée de plus en plus urgente.
Margot débarque chez les Valentini sur ses escarpins de marque pour découvrir qu'elle n'est pas forcément la bienvenue.
Jack, l'un des frères propriétaires de la ferme, refuse tout changement, surtout ceux initiés par une femme comme elle, qui ne connaît rien à la terre.
Jack a déjà suffisamment souffert comme ça. Vétéran de l'armée américaine, veuf, il s'accroche à ses racines et à sa propriété familiale pour survivre. Taciturne et dévoré de chagrin, il touche le coeur de Margot.
Et il lui donne envie d'en savoir bien plus sur la terre et ceux qui la travaillent.


Extrait :

 J'ai beau être agacé par son intrusion dans mon intimité, j'ai envie de rire en la voyant se précipiter maladroitement vers la porte de mon chalet. Je la précède, puis je la fais entrer et lui indique le chemin des toilettes.
- Merci, fait-elle en me dépassant à toute allure.
Je reste sur la véranda, mal à l'aise à l'idée de me retrouver tout seul chez moi avec elle. Qu'est-ce qu'elle fout ici ? C'est déjà bien assez pénible d'avoir passé la nuit à essayer de ne pas penser à ses jambes, à ses yeux et à son putain de collier de perles. Et voilà qu'elle se pointe de bon matin dans ce short minuscule et ce débardeur moulant. Je sens mon sexe se raidir et je fais de mon mieux pour le contrôler en pensant aux rotations des moissons, au système d'irrigation et à la météo à long terme.
Heureusement, lorsqu'elle finit par sortir du chalet, un sourire soulagé aux lèvres, tout est sous contrôle.
- Waouh, fait-elle en rabattant la moustiquaire derrière elle. C'était juste. Merci beaucoup.
- De rien.
Je croise les bras. J'aurais dû enfiler un T-shirt.
- On peut savoir ce que vous faisiez là-bas ?
Elle rougit.
- Euh... mon jogging.
- Dans un arbre ?
Elle rit, nerveuse.
- Non. Je n'ai pas commencé dans un arbre. C'est arrivé plus tard.
Je penche la tête, incapable de résister à l'envie d'être dur avec elle. On est moins sûre de soi, hein, maintenant, Barbie ?
- Ah oui ?
- Oui. Je suis partie courir sans être passée aux toilettes, commence-t-elle en se tordant les doigts, et j'avais décidé de faire le tour de votre ferme, mais elle est plus grande qu'escompté.
- Ah. Vous étiez donc à la recherche de toilettes dans les bois ?
- Oui, dit-elle en déglutissant péniblement. En quelque sorte. Et c'est alors que j'ai entendu un bruit d'éclaboussures et que je vous ai vu...
Ses joues sont quasiment écarlates.
Je décide de faire l'idiot.
- Vous m'avez vu quoi ?
- Je vous ai vu tout nu, d'accord ? s'exclame-t-elle en levant les mains. Je l'admets, je vous ai vu.
Je ne suis pas pudique, en revanche je ne plaisante pas avec mon intimité et avec les gens qui m'espionnent.
Mais sa gêne m'amuse. Lors de nos deux précédentes rencontres, elle était composée et sûre d'elle. J'aime bien l'idée de la remettre à sa place.
- Du coup, vous avez décidé de grimper à l'arbre afin d'avoir une meilleure vue ?
Elle baisse la tête et dessine du bout de l'orteil sur le plancher de la véranda.
- Quelque chose dans ce goût-là.
Puis elle lève les yeux vers moi et prend une profonde inspiration :
- Je suis vraiment désolée. Je n'aurais pas dû faire ça. J'étais... Je veux dire, je suis... Je ne pouvais pas...
Elle soupire et ferme les yeux un instant et reprend :
- Acceptez-vous mes excuses ?
Elle est plus jolie sans maquillage. Ses cheveux tirés en arrière mettent en valeur la taille de ses yeux, l'angle de ses pommettes et l'arc de ses sourcils. Ses lèvres n'ont pas besoin de gloss. Elles ont une teinte rose parfaite et je me demande si elles sont aussi douces que ce qu'elles paraissent.
Merde. Je n'ai embrassé personne depuis trois ans.
Je m'éclaircis la voix avant de faire un pas en arrière.
- Oui. C'est bon.
Et maintenant, barrez-vous.
Elle ne bouge pas.
- Donc vous n'allez pas me virer ?
- Je ne vous ai pas embauchée.


Avis :

 Cette romance exprime l’histoire de deux personnages totalement à l’opposé l’un de l’autre. D’un homme qui n’a pas encore fait son deuil, et qui ne se pardonne pas. D’une femme voulant se construire seule, se faire entendre et révéler sa réelle personnalité. « Si nos chemins se croisent » est un récit simple tout en étant émouvant, j’ai apprécié ma lecture malgré quelques coquilles gênantes et une fin sans surprises. Sincèrement, ce n’est pas une lecture extraordinaire, je ne vais pas en garder un souvenir indélébile ; l’étincelle que je recherche tant dans ce genre de roman ne s’y trouve point. Toutefois, c’est loin d’être une déception.

Citadine depuis toujours, née dans une famille aisée ; Margot se cherche encore malgré ses trente ans. Une opportunité s’offre à elle pour changer d’air, et faire des rencontres. Pour son agence de communication, elle doit se charger d’un client possédant une ferme et la mettre en valeur. Elle découvre la campagne et des personnes simples, pour qui l’argent ne coule pas à flots. C’est une héroïne pleine de générosité, d’envie et de rêve ; elle tente par tous les moyens d’être enfin elle-même. J’ai ressenti un attachement certain, ses réparties et ses actions maladroites m’ont fait sourire au plus haut point. Elle est fraîche et chaleureuse, une personnalité sensible, mais pleine de force.

Jack, l’un des propriétaires de la ferme est le personnage principal masculin. Cet homme est renfermé sur lui-même depuis plusieurs années déjà, vivant de son travail et de son amour pour son neveu. Après la mort de sa femme, il se sent clairement coupable ; et sa vie ne tourne que sur des habitudes et une maison où les souvenirs l’accompagnent. Jack n’a pas encore réussi à faire son deuil, et retomber amoureux n’est pas une option ; s’étant promis de rester seul jusqu’à la fin de ses jours. C’est quelqu’un d’émouvant, jusqu’à nous donner envie de le prendre dans nos bras pour le consoler, jusqu’à le secouer pour qu’il prenne enfin la vie du bon côté. Je me suis réellement prise d’affection pour cet homme tourmenté.

Le début du roman n’est pas forcément intéressant, et puis au moment du départ de Margot pour la campagne ; l’histoire prend de l’importance. Une histoire d’amour, une découverte de soi, une résignation de se pardonner et d’aimer une nouvelle fois. Une lecture touchante, tout en restant simple et naturelle ; sans y déposer l’étincelle en plus. Celle-ci manque à l’appel, pour que le récit soit une particularité ; bien que la romance en elle-même soit belle. Nos deux héros forment un couple séduisant ; avec cette alchimie où l’attirance est, passionnante. Ensemble, ils ne trouvent pas réellement d’équilibre ; le passé de Jack est encore présent pour avancer vers l’avenir. Pourtant, ils vont vivre des moments intenses et se construire un lien bien plus fort qu’ils ne le pensent. C’est une romance avec une qualité de caractère, le suspense. En effet, le mystère se glisse légèrement ; principalement dans les souvenirs de notre protagoniste masculin.

Je découvre une nouvelle auteur de romance, Melanie Harlow. Je suis plutôt satisfaite, sans être complètement conquise. Les coquilles de la correction et la traduction peuvent donner une mauvaise impression — surtout de la part d’une Maison d’édition connue et reconnue. J’ai bien aimé la plume, douce et sincère ; avec des dialogues pleins de fougue, de chaleur. De plus, les descriptions sur les lieux font rêver, tout comme les instants entre nos deux personnages qu’elle détaille avec brio.

« Si nos chemins se croisent » est dans la lignée des romances de Sarah Morgan ou encore de Jill Shalvis, avec un style d’écriture authentique. Toutefois, cette histoire d’amour est émouvante à souhait, avec des héros très différents l’un de l’autre. Margot n’est pas à plaindre, cependant elle ne sait pas vraiment qui elle est à trente ans. Dans le cas de Jack, c’est plus complexe ; son passé et sa culpabilité sont ancrés en lui, difficile de s’en défaire bien des années plus tard. Entre une femme énergique au tempérament de feu et un homme brisé avec des réactions mal lunées, fermé aux autres ; le développement de leur relation est captivant. Une lecture plaisante, cependant le manque certain d’originalité et cette simplicité pourtant appréciée forment une trop grande sérénité. De ce fait, le récit n’est pas bouleversant jusqu’à verser des larmes. Je suis assez surprise des petites nuances mystérieuses apportées sur les années précédentes de Jack. Clairement, je tente de garder des bribes de cette histoire en dépit qu’elle soit merveilleuse. Malgré de l’humour et une bonne dose de fièvre, de la sensibilité et la loyauté ; je me détache rapidement de ce roman.


Note :
7.5/10.

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