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14 mars 2021

Dragonfury, Tome 4 : Furie de désir.


Titre : Dragonfury, Tome 4 : Furie de désir.
Auteur : Coreene Callahan.
Genre : Bit-lit.
Edition : Milady.
Nombre de page : 478 pages.
Prix : 7.90€.


Résumé :

Les dragons vivent cachés parmi les hommes depuis toujours.

 Wick est le plus sauvage des Nightfury, refusant de se lier à qui que ce soit. Il accepte pourtant de sauver Jamison Jordan, humaine injustement emprisonnée, et de la ramener à sa famille. J.J. avait perdu tout espoir de s'en sortir, mais leur rencontre lui offre une seconde chance qu'elle est bien décidée à saisir. Ébranlé par l'attirance qu'il ressent envers elle, Wick devra vaincre ses peurs pour s'unir à J.J. avant que la guerre entre dragons ne les sépare.


Extrait :

 La douce chaleur du réconfort. L'intense chaleur de son corps ajoutée à son odeur tandis qu'il l'emmenait.
J.J. inspira une rapide bouffée d'air. Qu'il l'emmenait ? Non, un instant. Était-elle en train d'imaginer ça ou...
Un juron interrompit le fil de ses pensées.
La raclement vint ensuite, puis un bruit sourd sur quelque chose de gros.
Elle ouvrit les yeux et... « boum ! » les souvenirs lui revinrent d'un coup. Ainsi que l'inquiétude la plus totale. Bonté divine ! elle n'était plus à l'hôpital, mais sur le siège avant d'un 4x4. Le dossier était totalement baissé et elle était étendue sur le flanc, blottie dans une veste en cuir, les jambes recouvertes d'une couverture, en face...
D'un ange. Un homme dont elle se souvenait à présent de manière totalement claire.
Étrange, c'est le moins qu'on puisse dire. À cause des médicaments qui jouaient avec son esprit, elle avait douté de son existence lorsqu'elle l'avait vu dans le couloir. À présent, maintenant que le Demerol ne faisait plus effet, la lucidité lui était revenue, l'aidant à cataloguer les détails. J.J. lécha l'entaille sur sa lèvre inférieure. Grand. Fort. Des yeux d'un ambre doré sur un visage bien trop beau. Grand, méchant et musclé. Il était tout ça à la fois, portant chacun de ces qualificatifs comme un chien de garde portait un collier clouté et montrait ses dents acérées.
Ignorant sa gorge douloureuse, J.J. déglutit.
- Wick.
- Merde ! (Il lui lança un regard en biais.) Tu es réveillée.
- Pas un ange.
Il sourit.
- Loin de là.
Bon à savoir. Il vaudrait mieux ne pas l'oublier. Pourquoi ? Quelque chose à son sujet n'était pas réellement dompté. Il était trop intense pour être jugé sûr. Mais alors même que son instinct protestait, l'avertissant du danger, J.J. ne parvint pas à savoir le moins du monde peur de lui. Il ne lui ferait pas de mal. Était-elle folle de penser cela ? Probablement. Mais, pour une raison obscure, cette observation ne changeait rien.
Elle n'avait pas peur de lui.
- On est où ?
***
- En sécurité, répondit-il sans quitter la route des yeux, ses grandes mains sur le volant, l'expression résolue. Rendors-toi.
- Peux pas. (L'angoisse pulsait dans ses flancs de manière plus insistante à présent, descendant progressivement le long de sa jambe pour aller marteler sa cheville cassée). J'ai mal.
- Je sais. Tiens bon, vanzäla. Je te trouverai de l'aide.
Pas assez vite. Ça ne viendrait pas assez vite. Elle avait besoin de quelque chose sur-le-champ. Quelque chose que l'expérience lui avait prouvé qu'il pouvait lui donner.
- Est-ce que tu pourrais...
Il haussa un sourcil.
- Quoi ?
- Me tenir la main ?
Il lui lança un regard surpris, puis secoua la tête.- Non.
- S'il te plait ?
Elle détestait supplier - sérieusement, elle détestait ça -, mais le toucher l'aiderait. Ou, au moins, ça lui ferait supporter la douleur le temps que ça passe. Le fait qu'il était un étranger avait-il de l'importance ? ou celui qu'il ne voulait pas la toucher (ouais, elle avait reçu le message cinq sur cinq) ? mais... non, au diable la logique. Une seule chose importait. Elle avait besoin de lui, pour une raison étrange. Alors, que ça lui plaise ou non, il allait lui tenir la main.
- Ça empire, et je pense que te toucher m'aidera.
Un muscle tressauta sur sa mâchoire.
- S'il te plait, Wick ?
La douleur resserra étreinte, s'enroulant autour de sa cage thoracique. Le silence s'étira tandis qu'elle haletait et que les secondes défilaient. J.J. rapprocha ses genoux pour se lover en position fœtale, plongeant le visage dans le col de la veste en cuir tandis qu'elle faisait de son mieux pour dévier la douleur. Sans succès. Des élancements lui apprirent tout ce qu'elle avait besoin de savoir. Le Demerol avait vraiment fini de faire effet, la rendant incapable de faire quoi que ce soit en dehors de ressentir la souffrance. Luttant contre l'attaque, elle se mit à claquer des dents.
- Merde !
Le grognement tourbillonna dans l'habitacle une seconde avant qu'il ne lâche le volant. Il maintint sa main en l'air un instant, comme figée, puis posa l'avant-bras sur la console centrale. J.J. n'hésita pas. Elle tendit le bras et, en murmurant un « merci », glissa sa main dans la grande patte de Wick. Peau contre peau, une chaleur incroyable se répandit. De chauds picotements lui remontèrent le bras, chassant tous les frissons. Elle soupira de soulagement. Wick tressaillit et, les jointures de ses doigts blanches contre le volant, jura de nouveau.
- Désolée, dit-elle, essayant de sembler convaincante.
Elle n'y parvint pas. Mentir n'était pas son fort. Pas plus que faire semblant et...
Un doux tourbillon la parcourut. Quelque chose se mit en place, ouvrant un tunnel profondément ancré en elle. Le soulagement déferla en elle comme une vague sur une plage. Le courant bienfaisant s'empara d'elle, la fit fondre de bonheur, la détendit complètement, et... oh, waouh ! Dieu merci. Ça, c'était incroyable. Un instant de répit.


Avis :

 L’univers des dragons est toujours dans l’inédit pour moi, peu de roman et principalement de bit-lit, utilisent ces créatures comme thème. Généralement, ce sont des vampires, loups-garous ou métamorphes ; pourtant le monde des dragons-humains est intéressant et très vivant. En effet, les combats et attaquent qu’ils mènent fréquemment se déroule dans les airs, avec différents pouvoirs. C’est toujours passionnant à suivre ce style d’action, où le répit n’est pas accordé. L’ambiance des Nightfury est fascinante, leur façon d’être et de vivre, le lien à l’égard des femmes grâce au Méridien ; encore une fois, l’histoire m’a embarqué au-delà des possibles. La romance est toujours une base dans cette saga, toutefois, dans « Furie de désir », elle est plus lente et la relation n’est pas tout à fait acquise dès le début. Wick et Jamison Jordan ne sont pas confiants pour construire une intimité, sauf que la magie est plus forte que le passé. Sous le charme de ce tome, je le juge à la hauteur du premier et du second, où la trame principale ; la guerre face aux Razorbacks est de nouveau harmonisée avec l’histoire d’amour.

Wick est un dragon sauvage, sur la réserve dans les conversations. Son besoin de calme, de tranquillité est touchant, tout comme son passé cruel. Je me suis prise d’affection pour ce héros respirant dans la honte. Ses pouvoirs ne sont pas extraordinaires, plutôt simples sur le fond et en différence de ses compagnons. Toutefois, je préfère ce style d’homme, avec énormément de cicatrices et de sentiment à donner, et moins d’aptitudes magiques. Wick paraît tellement humain dans ses émotions, déroutant dans sa personnalité et ses réactions. Certains passages avec lui peuvent prendre au cœur, j’ai ressenti plusieurs fois des sensations coup de poing ; ses doutes, ses erreurs, sa culpabilité, son besoin de combattre et sa douceur cachée. Certes, il perçoit ses faiblesses et sa sensibilité, sauf qu’il se voit dévastateur et sans possibilités de réellement aimer. Il est plutôt respectable et honnête, malgré ses secrets envers les siens ; son jardin secret est difficile et il ne souhaite recevoir aucune pitié. Wick est fort, sur ses gardes pendant les combats, et fragile sur son passé et son intimité.

J.J. Solares n’est pas simplement une femme de forte énergie, il se trouve qu’elle est aussi la sœur de Tania ; l’héroïne du troisième tome de la saga. Blessée à l’hôpital, après des années en prison ; injustement jugée. Elle n’est pas entre la vie et la mort, cependant, elle est poursuivie par un homme lui souhaitant du mal. Peut-être même, de la tuer. Jamison choisit de prier, réclamant un miracle ; drôle et attachante, je me suis laissée porter par sa bonne humeur et son courage. Elle ne recule devant rien, malgré toutes ses anciennes douleurs. Néanmoins, je me sens légèrement déçue par J. J., relativement sur la touche pendant l’histoire, elle semble parfois oubliée et peu développée sur sa nature. Il manque l’étincelle sur cette protagoniste, des informations sur ses émotions et sentiments ; toujours pleine d’énergie, cela ne peint pas véritablement une humaine. J’essaye de penser positivement à son sujet ; ses épreuves l’ont sûrement et clairement endurci. Une héroïne naturelle, intelligente ; sachant être un baume et une égale d’un seul homme. 

L’intrigue reprend son cours avec la guerre des Razorbacks, et, en prime, sur Rodin et ses trafics. En comparaison du volume précédent, l’action dépasse largement la romance ; redonnant du souffle à la série. Sur le conflit entre les deux clans, le mystère est entièrement présent ; impossible d’imaginer une fin quelconque. Le scénario traîne inconsciemment sur la longueur, et cède autant d’incertitudes qu’au début. L’univers des dragons est une première pour moi, en dehors de cette saga, je suis essentiellement habituée aux vampires et loups-garous ; automatiquement, cela me paraît donc original. L’histoire en elle-même ne l’est pas totalement, je rencontre le même registre sur « La confrérie de la dague noire ». L’histoire d’amour entre Wick et Jamison est fascinante, étant très peu mise en valeur ; j’ai discerné les sentiments entre eux et le lien magique qu’ils ont créé. Ils forment un couple puissant, seulement la relation est élémentaire et n’est pas forcément cohérente sur les émotions. Un récit surprenant sur sa reprise du fil conducteur envers la croisade des dragons, ses batailles révélatrices de pouvoir et sur le peu de scène sensuelle. En revanche, la romance tombe sous le sens dès le départ, indépendamment des blessures psychiques de nos deux héros.

L’auteure ne s’embarrasse pas de futilité dans ce tome, sa plume est spontanée et vive. Malgré tout, le rythme ne tient pas intégralement sur l’ouvrage. En effet, les changements de perspective peuvent donner du fil à retordre. Pourtant, cela est capital pour l’intrigue ; mais les chapitres se terminent souvent sur une note brutale et commencent généralement avec une autre vision en laissant la partie d’avant négligée. L’écriture de Coreene Callahan est belle, partageant avec honneur imagination et émotion ; le vocabulaire est de temps en temps vulgaire, loin d’être étrange pour du bit-lit.

Le désir entre Wick et Jamison se détecte de but en blanc pendant leur rencontre, néanmoins, celui-ci ne s’armure pas sur toute l’histoire. La relation s’impose d’elle-même après la moitié du roman, et garde de la distance face à l’intrigue de base. Cette romance est prévisible, et elle n’est pas entièrement en accord avec le passé des personnages. Wick est un homme redoutable dans les attaques ; or, auprès des femmes il est désarmé. Un héros avec une histoire derrière lui, ancrée à même sa peau ; je l’ai chéri pour sa tendresse inconnue de lui-même. J.J. Solares est une héroïne passionnante envers son vécu, malheureusement, elle n’est pas messagère de sentiment ; c’est une femme déterminée, noyée dans un nuage de remords. Le synopsis est sur la même longueur d’onde des volumes précédents, la guerre entre Nightfury et Razorbacks fait toujours rage. Je me sens peut-être lassée, impression d’une intrigue faisant du sur place. Le suspense est équilibré, des moments semblent inattendus et des aspects traditionnels, sans étonnement. Heureuse de suivre ce monde dragon-humain, en quelque sorte singulier, pour ma part. La plume de Coreene Callahan offre du dynamisme tout en abîmant l’harmonie, un style lui appartenant sans aucun doute ; une auteure livrant des scènes d’affrontement exceptionnelles, et allégeant les passages charnels. J’ai éprouvé quelques émotions à travers ma lecture, elles s’avèrent saisissantes ; grâce aux plaies anciennes et en souvenir de Wick et Jamison.


Note :
8/10.

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