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19 mars 2021

Close-Up, Tome 1 : Indomptable Sandre.


Titre : Close-Up, Tome 1 : Indomptable Sandre.
Auteur : Jane Devreaux.
Genre : Romance.
Edition : Hugo & Cie.
Nombre de page : 371 pages.
Prix : 14.50€.


Résumé :

La rumeur dit que Sandre a de lourds secrets familiaux.
Tout le contraire de Josh, le beau gosse de l'école.
Et pourtant... Quand le festin s'en mêle, les a priori pourraient bien se révéler faux.

 Elle, c'est Sandre River. Ses yeux noirs trop maquillés en ont déjà fait trembler plus d'un. Elle est solitaire, mystérieuse, et tous craignent ses réparties. Mais ses grands yeux de photographe observent le monde avec envie, voire plus en ce qui concerne Josh.

Lui, c'est Joshua Anderson, le rugbyman le plus populaire du lycée. Celui qui sort avec la sublime et trop prude Marcy Shepard, et dont la vie paraît tellement droite qu'elle ne peut que cacher des secrets.

Jamais Sandre ne reconnaîtra qu'il lui plaît. Jamais Josh n'avouera que ses hormones le travaillent et qu'il n'en peut plus d'attendre. Une seule provocation de Sandre va suffire à bouleverser leur vie : « Tu sais quoi, mon vieux, t'as les couilles en ébullition et t'arrives plus à penser avec ta tête. »

Qui aurait pu imaginer que ces mots donneraient naissance à une incroyable histoire où les deux héros adolescents vont découvrir leurs corps et peut-être s'aimer...


Extrait :

 Je m'apprête à sonner quand je me rappelle ses mots : « T'as les couilles en ébullition et t'arrives plus à penser avec ta tête. » Je ne peux pas remettre les pieds dans cette baraque maudite. Je suis prêt à m'enfuir quand la porte s'ouvre toute seule.
Une inconnue se trouve de l'autre côté. Elle porte un débardeur et un legging noir comme si elle allait faire du sport. Elle est mince et de longs cheveux bruns, qui paraissent incroyablement doux, encadrent sa silhouette magnifique. Ses iris sombres m'observent, amusés, et sa bouche pulpeuse esquisse un étrange sourire. Ses traits sont d'une finesse étonnante, presque enfantine. Sandre a une sœur ?
- T'as l'intention d'entrer un jour ? déclare-t-elle sur un ton moqueur.
Le son de sa voix me fait sursauter. Ce n'est pas une inconnue, c'est la rebelle. Je réalise que jusqu'à présent, je n'avais jamais remarqué autre chose que ses grands yeux qui me fusillaient ; sans maquillage, elle n'est tout simplement plus la même. En plus, elle serait presque... vraiment belle ! Et son sourire embarrassé a quelque chose de surréaliste.
Je suis toujours figé sur place quand elle claque la porte derrière moi et me pousse dans les escaliers qui conduisent à l'étage. M'emmène-t-elle dans sa chambre ? Je la soupçonne de me dissimuler une partie de son univers, de m'éloigner de ce que j'ai vu en elle la dernière fois, de vouloir me détourner de la vérité. Elle m'entraîne dans une petite pièce étonnamment vide et blanche, à l'exception d'un lit et d'un grand miroir. Ce style épuré, comme au rez-de-chaussée, ce n'est pas elle. Il y a vraiment quelque chose qui cloche dans cette maison.
- C'est ta chambre ? je bredouille, incapable de comprendre ce que je fais ici.
- Les posters, ce n'est pas mon truc, se contente-t-elle de répondre, tout aussi gênée.
Perd-elle sa confiance, une fois quittés son eye-liner et ses vêtements trop grands ? Perplexe, j'observe Sandre, tellement différente sans son regard charbonneux, et cette pièce qui ne reflète aucune rébellion. Je voudrais savoir ce que je fiche ici, mais les multiples émotions qui traversent son visage sont indéchiffrables.
- Eh, c'est quoi ton truc ? je tente sans oser bouger.Au sourire qui illumine son visage, je sais qu'elle ne va pas répondre. Sandre a soudain retrouvé son assurance, et ma perplexité s'envole.
On va bosser ici ? Elle n'a même pas de bureau. Je tends l'oreille à la recherche d'un bruit qui révélerait une autre présence dans la maison, quand elle me pousse violemment sur le lit. Je m'affale, surpris. Ça va encore être ma fête et je vais regretter d'être venu, mais je ne bronche pas. Cette fille me paralyse. Elle a vraiment... quelque chose de différent, d'énigmatique.
Un sourire malicieux rehausse ses pommettes. Elle est magnifique, avec cette étrange expression coquine. Ses mains glissent sur son legging et, lentement, le tissu coulisse sur ses cuisses. Le vêtement atterrit en silence sur le sol et je me trouve dans l'incapacité de reprendre mon souffle. Elle finit de le retirer avec ses pieds en embarquant ses chaussettes au passage.
- T'es folle ! Qu'est-ce qui te prend ? je m'indigne en me redressant paniqué, alors que mon regard ne peut s'empêcher de parcourir ses longues jambes fines et son petit cul rebondi.
- Tu veux que j'arrête ? m'interroge-t-elle d'une voix tremblante, alors que ses doigts ont déjà dévoilé une taille archi-fine.
Je vais voir ses seins ! Je ne peux quand même pas lui dire d'arrêter. Elle a dégrafé son soutien-gorge et ses seins sont à tomber. Juste la taille idéale.
- Je peux toucher ? je lui demande alors que je m'approche déjà, malgré moi.
Je ne contrôle plus rien, mon corps a pris le relais et il est en transe. Elle me sourit et, soudain, je la trouve incroyablement belle. Je suis sûr que même Marcy n'est pas aussi bien gaulée. Comme j'aimerais la voir nue ! Mon esprit culpabilise un peu, alors que le reste de mon corps s'en moque éperdument.
Ses seins sont tendres et fermes, juste comme il faut. Sa peau est d'une douceur incroyable, si parfaite que j'ai envie d'y goûter. Elle n'a aucun tatouage, contrairement à ce que je croyais, et je préfère ça. J'enfouis mon visage dans son cou et fais glisser ma bouche vers ses seins. La sensation est exquise, les pulsations de sa poitrine m'incitent à continuer. Ses mains s'engouffrent sous mon sweat et, sans réfléchir, je le retire pour lui faciliter la tâche. Je n'ai jamais été touché comme ça et je n'aurais jamais imaginé que ça me fasse cet effet-là. Je suis déjà au garde-à-vous. Le contact de sa peau contre la mienne est à tomber. De quoi me rendre dingue !


Avis :

 De la première page, jusqu’à la dernière, ma note sur ce livre m’était inconnue. Cette lecture m’a mise dans tous mes états, entre agacement et addiction ; d’une part, j’ai dévoré l’histoire et, de l’autre, j’ai eu envie de la passer aux oubliettes. Un roman d’amour où les personnages sont jeunes, mentalement, et pourtant avec un vécu difficile. Sandre et Joshua semblent tous les deux dans une impasse, ils ne savent pas comment s’en sortir. Il y a énormément de colère dans cette œuvre, pour cette raison, je me sens mitigée envers ce premier volume ; toutefois, la fin laisse un suspense insoutenable et engendre une curiosité sur la suite de cette trilogie. La base du récit est plutôt originale, pour une fois, le protagoniste masculin est vierge ; pour une romance, ce n’est clairement pas habituel, ce choix-là ; décision rafraichissante de la part de l’auteure. La plume de Jane Devreaux est familière, pourtant toutes en description ; de plus, elle alterne avec les deux points de vue de manière à apporter des sentiments.

Sandre, une héroïne pleinement surprenante et hors de contrôle. Sa rébellion en dehors de chez elle donne des sueurs froides, ses crises de colère sont exagérées. Une héroïne avec un caractère fort, et de temps en temps choquant ; je me sens tirailler à son sujet. Sa personnalité est simultanément irritante, passionnante, profondément mystérieuse et revêche pour se dévoiler. Ce n’est pas possible de se refléter en elle, Sandre est incomparable. Ses agissements et ses réactions, sa façon de se comporter peuvent déplaire totalement ; au début, je suis passée par énormément de contrariété avec cette jeune adolescente. Et puis, ses émotions, en dehors de l’attirance physique pour un garçon, prennent plus d’importance au fil de l’histoire. Ses ressentiments ont du sens, ils font très mal au cœur ; pourtant, Sandre se bat et en dehors de ses mauvais choix, ses capacités d’autonomie et sa détermination pour s’instruire au lycée font d’elle une fille détenant de la ressource.

Le héros de ce roman n’est pas commun, Joshua Anderson est en couple depuis quelques années avec la même fille. Ce jeune homme est légèrement complexé par sa virginité, et principalement par ses hormones en feu. À son âge, c’est rationnel, malheureusement sa copine est fidèle à sa religion et ne souhaite pas découvrir l’amour physique avec son amoureux. Pour un peu, j’ai ressenti de la pitié pour Josh ; un garçon mené par le bout du nez des femmes, dont sa mère, Marcy et Sandre ; il n’est aucunement protégé, je l’imagine même traumatisé. De plus, il fait des cauchemars et se culpabilise envers le passé ; sa sensibilité d’adolescent est touchante, tout comme son besoin de sexualité. Un personnage attachant, et quelquefois imbécile dans ses décisions et ses pensées internes. Le pire étant de suivre ses souhaits, ne sachant pas ce qu’il désire réellement. Clairement, Josh est perdu et, comment lui en tenir rigueur alors qu’il n’est qu’un jeune de dix-sept ans ? Au bonheur, sur la fin, son esprit lui souffle la bonne voie et promet encore bien des péripéties.

Alors, maintenant, j’aborde le plus épineux ; l’intrigue et sa construction. Les développements du début sont concernés, tout comme la narration grossière et très spontanée. Impatiente de constater le premier face-à-face entre nos deux personnages, l’entrée en matière est sans grand intérêt. Le couple de Sandre et Josh est intense, intéressant et complexe ; ils se voient l’un dans l’autre. Ils s’ignorent jusqu’au moment où ils doivent réaliser un devoir ensemble, à partir de cet instant, tout est bouleversé. Autant de points les opposent et les rassemblent, et, leur relation explose en des milliers d’étincelles. Une histoire d’amour où des aspects paraissent inédits et des clichés s’installent durement, pouvant déranger ; dont le triangle amoureux. En vérité, je suis relativement étonnée par ce roman, des sujets comme la découverte de la sexualité, de la fidélité et de l’abandon parental. Sur le fond, le récit se base généreusement sur les scènes sensuelles, et le dénouement de ce premier tome est pour ainsi dire ; inattendu. En l’occurrence, « Indomptable Sandre » exprime des émotions, peut-être justement à l’excès et sur des façons négatives ; entre la colère de l’un et la frustration de l’autre, je me suis sentie emportée dans un tourbillon de frénésie.

Justement, le style de Jane Devreaux est différent, sans aucune réserve. Elle laisse réellement ses tripes et son âme dans cet ouvrage. Une écriture laissant à désirer, les vulgarités oppressent l’authenticité de l’histoire ; toutefois, sur la durée, le ton est rythmé et parfaitement régulier. Jane Devreaux relaie les deux perspectives, celle de Sandre et de Josh, une belle façon d’éviter un déplaisir total pour l’un ou l’autre. Malgré son vocabulaire insolent, l’auteure communique un équilibre entre les détails de fond et les sentiments intérieurs ; d’une part, sa plume se dévore et distinctement elle est repoussante.

Globalement, cette lecture est déstabilisante ; une romance mélangeant caricature et originalité, caractère et caresse. Des héros imprévisibles et incontrôlables ; Sandre est assurément Indomptable, habituée à la solitude, elle se ferme entièrement au monde extérieur. Avoir des amis, un petit-copain et faire la fête comme tous les jeunes de son âge ne sont plus pour elle. C’est le genre de fille nous retournant le cerveau, se cachant derrière des habits difformes et une agressivité à toutes épreuves. Josh est plus doux, sans être honnête avec lui-même et les autres également ; néanmoins, j’ai la sensation d’en savoir moins à son propos. Seulement, son absence d’intimité est frappante, et j’ai cerné cette nécessité pour lui. La connexion qu’ils entretiennent ensemble est déroutante, dans les instants charnels ils forment une seule et même entité. Et, en public, ils font abstraction de tout ce qu’ils vivent en secret. Ils résonnent, et se complètent mutuellement. Après la fin de ce premier volume, ma seule idée est de poursuivre cette trilogie sans tarder, le suspense est impressionnant en dépit de la romance. Le triangle amoureux est indispensable à l’intrigue, ce sont les nœuds de Joshua, ses doutes et questionnements ; toujours est-il que les tournures ne sont pas de bons goûts. Enfin, l’écriture de Jane Devreaux est généreuse, sur quelques mots faisant naître de la torture et provoquant une addiction. Un livre ouvert d’esprit, sûrement sans-gêne ; où la passion, la colère s’éprouvent facilement.


Note :
8/10.

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