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26 juil. 2020

Reapers Motorcycle Club, Tome 1 : Possesseur.


Titre : Reapers Motorcycle Club, Tome 1 : Possesseur.
Auteur : Joanna Wylde.
Genre : Romance.
Edition : Milady.
Nombre de page : 473 pages.
Prix : 7.60€.


Résumé :

Ce biker torride est-il ange ou démon ?

 Marie, plongée dans les ennuies jusqu'au cou, squatte temporairement le canapé de son frère. Dans ces conditions, Horse est une complication dont elle se passerait bien. Mais le biker couvert de tatouages et dénué de scrupules n'est pas de cet avis. Il veut Marie sur sa moto et dans son lit. Elle se retrouve au pied du mur lorsque le Reapers Motorcycle Club, dont fait partie Horse, découvre que son frère les a escroqués. Un affront qui pourrait coûter la vie au jeune homme. Horse propose alors un marché à Marie : il épargne Jeff, à condition qu'elle lui donne ce qu'il désire. Tout ce qu'il désire.


Extrait :

 - C'est une bonne idée, a-t-il confirmé. Je sais que t'aimes bien bosser à la crèche, mais, à long terme, ça sert à rien, à part si tu ouvres ta propre crèche.
- Pas question, ai-je décliné en riant. J'adore les mômes, mais je ne me vois pas changer des couche toute ma vie.
- Ça veut dire que tu ne veux pas d'enfants ? T'en peux plus des couches ?
J'ai haussé les épaules.
- Eh ben, en tout cas, ce qu'il y a de sûr, c'est que je veux pas élever un enfant toute seule ! ai-je répondu. À l'heure où je te parle, ma mère est en taule pour agression à main armée. C'était stupide de sa part, c'est vrai, mais elle a toujours été une très bonne mère et elle nous a bien élevés. Si elle ne s'était pas cassé le dos à bosser comme une bête toute sa vie, elle ne se serait jamais mise à picoler. Douleurs chroniques, tu vois le truc ? C'est comme son programme de gestion de la colère, si elle n'avait pas abandonné, elle n'aurait jamais essayé de rouler sur ces flics. Je ne sais toujours pas pourquoi elle s'en est prise au deuxième, ce n'est même pas lui qui lui avait collé l'amande...
Horse a éclaté de rire, avant de se reprendre aussitôt.
J'ai secoué la tête et froncé les sourcils. Il a évité mon regard en avalant une gorgée de thé. J'ai tendu le bras et lui ai chatouillé les côtés, et il s'est mis à tousser pour masquer son fou rire. J'ai mis fin à sa torture.
- Oh, c'est pas grave ! l'ai-je rassuré d'un sourire. Ma mère aussi s'est marrée quand elle a enfin retrouvé son calme, et heureusement elle ne les a pas vraiment touchés. Elle n'en est pas très fière, c'est sûr. Et il lui reste encore quatre mois à tirer, ce qui la fait beaucoup moins rigoler.
Nous sommes restés silencieux quelques instants. Puis il a repris la parole :
- Ça répond pas à ma question.
- Ah, les mômes...
J'ai levé les yeux au ciel et j'ai bloqué sur un nuage qui ressemblait un peu à ma mère quand elle fume. Ça m'a fait sourire.
- En fait, je crois que j'aimerais en avoir. Mais pas toute seule, et seulement si je peux rester à la maison pour m'occuper d'eux. Jeff et moi, on était très souvent livrés à nous-mêmes. Ma mère faisait ce qu'elle pouvait, je ne lui en veux pas, mais, si j'ai une famille, je veux qu'ils connaissent autre chose.
Lorsque j'ai croisé son regard, je me suis rendu compte qu'il me dévisageait intensément. J'ai rougi, sans savoir pourquoi.
- Et toi ?
- Je veux des enfants, a-t-il affirmé. Ma mère va me tuer si je ne lui fais pas au moins deux petits-enfants. En même temps, je n'ai jamais eu de régulière. Enfin, jamais rien de sérieux. Difficile d'avoir des gosses sans copine.
- C'est clair, ai-je répondu, de plus en plus mal à l'aise. Mais dis-moi, une « régulière », c'est quoi exactement ? Je ne trouve pas ça très cool d'appeler comme ça quelqu'un à qui on tient.
- C'est une marque de respect, a-t-il rétorqué.
J'ai haussé les épaules, mais il a arrêté mon geste pour m'obliger à le regarder. Apparemment, c'était important pour lui.
- Je suis sérieux. Pour un biker, une régulière, c'est comme son épouse. C'est sa femme, sa propriété. S'en prendre à elle, c'est s'en prendre à tout le club. Faut pas nous chercher.
- « Sa propriété » ? ai-je lancé, retroussant le nez. C'est le bouquet !
- Tu ne comprends pas, a-t-il répondu en secouant la tête. Dans votre monde, ça ne se fait pas, je le sais bien. Mais être biker, c'est appartenir à une tribu. Une femme sans mec officiel, c'est une proie. À partir du moment où il en fait sa propriété, elle devient intouchable.
- N'empêche qu'être la propriété de quelqu'un, ça ne m'a jamais fait rêver !
Il a retenu son souffle, en signe d'exaspération.


Avis :

 C’est le genre de livre que je lis pour me détendre, une romance érotique avec peu de poésie et de développement important. Au final, le thème de ce roman est déstabilisant et dégradant ; des scènes explicites à chaque chapitre, des personnages sexistes avec peu de caractère et une intrigue moyennement mise en valeur. En effet, la romance ou l’obsession sexuelle entre nos deux héros prend énormément de place ; la trame de base étant juste là pour faire débuter cette relation un peu malsaine. Heureusement, la plume de l’auteure se dévore ; celle-ci est entraînante malgré un vocabulaire souvent vulgaire.

Marie se réfugie chez son frère, son mariage vient de voler en éclat. Sans rien, elle essaye de reconstruire sa vie ; elle ne s’attend pas vraiment à croiser la route des bikers. Dans la première partie du roman, j’ai eu beaucoup de mal avec sa personnalité soumise. Toutefois, petit à petit je me suis prise d’affection pour elle, et enfin elle manifeste légèrement un tempérament fort vers la moitié du récit. La plupart de ses réactions m’ont laissé perplexe, Marie est une femme incertaine aboutissant sur des raisonnements soit simplistes, soit illusoires.

Horse est un personnage plutôt intéressant, son monde étant les bikers. Sa famille, les Reapers Motorcycle Club ne possède pas la même vie que la société normale. Par contre, son caractère est du style « macho », c’est de temps en temps plaisant et régulièrement agaçant. Cependant, il a réussi à me toucher plusieurs fois au cœur puisqu’il est bien plus sensible que ce qu’il essaye de faire croire. De ce fait, je suis mitigée sur lui ; un homme avec deux personnalités différentes réussissant à me faire tourner, dans tous les sens.

Une histoire passablement sympathique, bien évidemment, je ne vais pas en garder un souvenir indélébile. La relation entre Marie et Horse est très « sexuelle », l’attirance entre eux est intense et particulièrement malsaine. En effet, Marie devient une garantie pour sauver son frère ; et Horse montre donc sa domination, son état d’esprit pas tout à fait équilibré. L’intrigue en elle-même est originale, mais ce genre de romance est déjà vu et revu. Cette œuvre bénéficie de quelques passages émouvants, et les sentiments sont maintes fois contraires. Le côté positif de « Possesseur » s’active sur le suspense, plusieurs fois, les rebondissements sont étonnants ; sauf l’histoire d’amour, entièrement prévisible sur son issue.

Joanna Wylde écrit un texte grossier, très érotique. Néanmoins, cela manque de sensualité, bien que ce soit un récit accrocheur. Les phrases sont fluides, le tout est rythmé ; les pages se tournent très rapidement. De plus, une petite alternative est consacrée à Horse, rajoutant un peu plus d’intérêt à l’ensemble. Une plume loin d’être exceptionnelle et pas toujours agréable, pourtant j’ai bien aimé le déroulement de son idée. Les bonds dans le passé rajoutent sans conteste une source de précision.

Ce premier tome de « Reapers Motorcycle Club » est trash, beaucoup de potentiel sur l’univers, malheureusement le traitement est assez dégradant pour les femmes et les moments obscènes sont trop répétitifs. Les personnages ne m’ont pas vraiment séduite, ils sont cohérents avec le récit sans, toutefois, être passionnant. C’est un livre qui se dévore, pour cause, l’écriture de Joanna Wylde est plutôt mouvementée, les pages défilent avec un fond toxique. Une romance honteuse, Marie et Horse sont complémentaires et ils transmettent épisodiquement des émotions. Ce livre est réellement en demi-teinte, vif et prenant sur la plume, horripilant sur les thèmes abordés et ses scènes hard. Je considère que c’est juste pour se détendre, cependant l’aspect sexiste est affligeant tout comme les femmes dépeintes comme des objets.


Note :
6/10.

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