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15 juil. 2020

Victor Coste, Tome 3 : Surtensions.


Titre : Victor Coste, Tome 3 : Surtensions.
Auteur : Olivier Norek.
Genre : Thriller.
Edition : Pocket.
Nombre de page : 469 pages.
Prix : 7.95€.


Résumé :

 Cette soeur acceptera-t-elle le marché risqué qu'on lui propose pour faire évader son frère de prison ? De quoi ce père sera-t-il capable pour sauver sa famille des quatre prédateurs qui se sont installés dans sa maison ? Comment cinq criminels - un pédophile, un assassin, un ancien légionnaire serbe, un kidnappeur et un braqueur - se retrouvent-ils dans une même histoire et pourquoi Coste fonce-t-il dans ce nid de vipères, mettant en danger ceux qui comptent le plus pour lui ?
Des âmes perdues, des meurtres par amour, des flics en anges déchus : la rédemption passe parfois par la vengeance...


Extrait :

 - Oh, police ! Personne ne bouge. C'est quoi vos gueules coupables, là ? Quelque chose que vous nous dites pas ?
- Juste un truc à vérifier, bafouilla Matin, qui hérita d'un regard noir de son supérieur.
Un silence glacial s'installa dans la pièce. Personne n'osait dire tout haut ce que tout le monde redoutait. Coste se porta volontaire.
- C'est pas vrai ? Dites-moi juste que vous avez vérifié dans le portable ! Dites-moi que vous le fixez pas comme des connards depuis quatre heures en attendant qu'il sonne sans avoir pensé une seconde que les instructions n'étaient pas simplement déjà dedans ?
Matin et Tissier optèrent pour un regard fuyant. Coste lança l'offensive.
- Johanna, récupère-le.
Matin fit un pas en arrière.
- Attendez, on va...
- La ferme, le coupa Johanna, la main déjà sur le téléphone.
Elle le lança à son chef à travers la salle de réunion et Coste l'attrapa au vol. Il appuya sur quelques touches, se rendit dans le fichier « messages ». Vide. Nouvelles touches composées et Coste consulta le fichier « notes ». L'écran afficha une note enregistrée. Il lut tout haut :
« 80 000 euros. 9 heures. Le Millénaire. Entrée principale ».
- Putain. On a raté le rendez-vous d'une heure et demie, souffla Coste. C'est pas bon du tout.
Tissier baissa les yeux, Matin laissa échapper un juron alors que de son côté Sam pianotait déjà sur sa tablette tactile.
- Centre commercial. Le Millénaire, Aubervilliers, 93. 56 000 mètres carrés commerciaux, 12 000 mètres carrés d'espaces verts, 150 magasins. C'est beaucoup trop grand pour être surveillé.
- Et pour filer ? se fit préciser Ronan.
- C'est juste parfait : une vingtaine d'entrées et sorties, sans compter les parkings, deux lignes de métro, deux lignes de bus, quatre de tramway, le périphérique, une nationale, une départementale et une navette fluviale par les quais de Seine. C'est une passoire de la taille de quinze terrains de football entourée d'une labyrinthe d'accès.
Coste relut le message avant de lancer, à son tour, le portable à Sam.
- Trouve-moi tout ce que tu peux sur cet appareil et sur la ligne qui a envoyé le SMS au père cette nuit. T'as dix minutes. Ronan, récupère les vidéos du centre commercial entre 8 heures et 9 h 30. Juste celles de l'entrée principale. Cinquante-six mille mètres carrés, on n'aura pas le temps de visionner les autres. Johanna, tu fais un avis magistrat à Saint-Croix, elle va certainement apprécier le déroulement des choses. Moi, en attendant, je vais essayer d'expliquer la situation aux parents.
Coste se tourna vers Tisser et l'alluma, juste pour le plaisir.
- J'ai une bonne relation avec le père, il me fait confiance. Ça te dérange pas ?


Avis :

 Troisième et dernier volume de la trilogie, je suis à la fois triste et heureuse. Triste de quitter les personnages et heureuse d’avoir enfin terminé une saga. Ce tome est très difficile à digérer, le sens de l’histoire est tellement injuste ; malgré des héros se battant pour le bien. De plus, Victor Coste semble moins présent, donnant une impression d’abandon de sa part et c’est compréhensible. Olivier Norek a encore réussi à m’envoyer dans une enquête pleine de rebondissements et de sentiments, avec une plume où des expressions utilisées ont de la valeur et des pointes d’humour pour alléger le récit parfois dur ! Heureusement, les chapitres sont courts pour radoucir le ton de cet ultime « Victor Coste », mais la fin laisse le cœur gros et la tête dans le chaos.

Je vais être brève envers le héros principal de cette trilogie, Victor Coste est capitaine de police dans le 93. Jusqu’ici, sa force d’esprit, son courage et ses prises de décisions ont toujours été admirables et justifiés. Dans cette suite, on le découvre sous un nouveau jour, le temps et les malheurs se répandant ; il n’a plus vraiment ce feu pour combattre le mal. J’ai accepté ce changement et je l’ai trouvé très légitime envers la réalité du métier. Au final, il évolue pour sa vie et son futur personnel, c’est un personnage méritant du respect puisqu’il protège son équipe dans toutes les situations, comme un père. Et clairement, je ne vais pas oublier Victor Coste de si tôt.

Le groupe Crime 1 de la SDPJ93 est toujours aussi phénoménal. Ronan va devoir faire preuve de responsabilité et démontrer son potentiel, il gagne vraiment en maturité. Sam est de plus en plus sûr de lui, pour un « geek », le voir en action sur des scènes d’arrestation ou de crime est très agréable ; cela offre une plus grande importance à cet individu. Et Johanna De Ritter, un coup de cœur assuré pour cette héroïne ; une bonne épouse, une mère merveilleuse et une agente de police des plus efficace. Toutefois, « Surtensions » contient énormément de tableaux différents, avec plusieurs personnalités, alors cela ne se base pas seulement sur l’unité de Coste.

En dehors du prologue, ce troisième opus commence très différemment des précédents. Effectivement, il y a plusieurs parties et la toute première se déroule dans une prison. C’est un électrochoc de découvrir les entrailles de cet endroit, et une citation marque réellement ce thème, sonnant d’une vérité épouvantable. J’ai senti beaucoup moins de mystère que dans le premier et deuxième volume, néanmoins, j’ai ressenti bien plus d’émotion et de sincérité. Le suspense est tout de même présent, surtout durant le début ; ensuite, cela s’étiole pour engendrer des péripéties et des sentiments. Une suite à la hauteur de « Territoires », tout en étant moins intéressante que « Code 93 » — je pense que l’effet « énigme » manque à l’appel. L’intrigue reste sympathique, parfois un peu confuse ; mais elle dépasse très largement mes attentes et m’a fait vivre une belle dose de tension. Ce tome signe le mot de fin, pourtant je suis sur ma faim ; peut-être à cause d’une sad-end mélangées à une happy-end. C’est déroutant.

La plume de Olivier Norek ne cesse pas d’être passionnante. Par contre, mon esprit s’est souvent dérobé, du fait d’un engagement du personnage principal beaucoup plus léger. En effet, les chapitres ne s’enchaînent pas tous sur l’enquête, mais plutôt sur le développement des protagonistes dans la catégorie « méchant ». Le texte peut être lourd au fil des pages avec cette trame parfois en longueur. Cependant, je demeure séduite par l’auteur ; par ses phrases philosophiques et spirituelles, par sa manière de languir le lecteur et de façonner un polar intelligent.

En conclusion, « Surtensions » révèle une intrigue où l’injustice et la vengeance progressent. Victor Coste doit gérer une enquête de kidnapping au début, et celle-ci le bouleverse jusqu’au point de rupture. On découvre donc un héros dans une phase de questionnement envers son avenir. Ce dernier tome résonne bien plus dans la vérité que, le premier et le second, par conséquent, l’émotion s’impose toute seule et s’envenime dans le dénouement de ce roman. Certes, le peu de mystère engendre moins d’addiction à l’histoire, et la fin n’est pas entièrement surprenante. Néanmoins, j’ai gardé de l’intérêt pour l’œuvre ; grâce à des chapitres courts, à une belle dose de péripéties et de sentiments, à des thèmes maîtrisés et à une écriture percutante. Olivier Norek ne cesse de monter dans mon estime, dans un genre dans lequel je suis encore incertaine.


Note :
9/10.

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