Titre : Everything, Everything.
Auteur : Nicola Yoon.
Genre : Romance.
Edition : Bayard.
Nombre de pages : 359 pages.
Prix : 16.90€.
Résumé :
Ma maladie est aussi rare que célèbre, mais vous la connaissez sans doute sous le nom de « maladie de l'enfant-bulle ». En gros, je suis allergique au monde. Je viens d'avoir dix-huit ans, et je n'ai jamais mis un pied dehors.
Un jour, un camion de déménagement arrive. Je regarde par la fenêtre et je le vois. Le fils des nouveaux voisins est grand, mince et habillé tout en noir. Il remarque que je l'observe, et nos yeux se croisent pour la première fois.
Dans la vie, on ne peut pas tout prévoir, mais on peut prévoir certaines choses. Par exemple, je vais certainement tomber amoureuse de lui. Et ce sera certainement un désastre.
Extrait :
J'aimerais pouvoir répondre quelque chose, pas la première chose qui me passe par la tête, non, les paroles parfaites pour le consoler, pour lui faire oublier sa famille pendant quelques minutes, mais je ne trouve pas. C'est pour ça que les gens se touchent. Parce que, parfois, les mots ne suffisent pas.
Nos yeux se croisent. Puisque je ne peux pas le serrer contre moi, je serre mes bras très fort autour de ma taille.
Son regard s'attarde sur mon visage, comme s'il essayait de se rappeler quelque chose.
- Pourquoi j'ai l'impression de te connaître depuis toujours ? demande-t-il.
Je n'en sais rien, mais je ressens la même chose. J'ignore à quelle conclusion il arrive, mais il arrête soudain de bouger.
Et il dit que son univers peut s'écrouler à n'importe quel moment.
Il dit qu'il n'y a d’innocence nulle part, « sauf peut-être en toi, Madeline Whittier ».
Il dit que son père n'a pas toujours été comme ça.
Avis :
Après avoir visionné le film, je me suis lancée dans la lecture de « Everything, Everything » ; en vous avouant que j’ai littéralement dévoré ce petit roman. Déjà c’est très facile à lire tout en possédant les descriptions qu’il faut, là où il faut. Pour couronner le tout, les schémas et dessins que recèle cette œuvre est un vrai plus ; ça donne une touche unique et très originale, marquant notre esprit bien plus que l’on peut le penser. Et grâce aux esquisses, un public plus large peut se permettre de découvrir cette histoire. Les émotions prennent aux tripes sans toutefois nous bouleverser entièrement, le fait d’avoir vu le film avant est aussi une cause. Malgré un léger suspense et une note d’originalité, j’ai perçu une grande insouciance dans la romance ; cela diminue la part de sincérité et de réalisme que contient l’ouvrage.
Madeline n’est pas une fille comme les autres, puisqu’elle est enfermée chez elle. Si elle sort de sa maison bien protégée, ça sera au prix de sa vie. J’ai aimé sa passion pour la lecture, son imagination d’architecte et ses rêves de voir l’océan ; c’est une jeune femme surprenante avec une vraie détermination. Elle est mature, en même temps elle est entourée d’adulte et ne connaît de son âge que la fille de son infirmière. Douce, rêveuse, c’est une héroïne différente ; sauf qu’elle est trop « parfaite » à mon goût, malgré ses mensonges envers sa mère. En tout cas elle est bien trop gentille avec elle, certes elle lui doit tout ; mais elle ne lui autorise rien, ne lui propose rien de nouveau dans sa vie. Ses journées sont toutes les mêmes jusqu’au jour où un inhabituel voisin arrive, à ce moment-là toute son existence commence à prendre un sens et elle va connaître les joies de l’amour et de la jeunesse.
Olly, Olly… Laissez-moi chanter son prénom et mon coup de foudre pour ce personnage adorable. Je suis réellement tombée sous son charme, d’une part parce qu’il est mystérieux, attentionné et plutôt intelligent. Ses défauts font de lui un héros presque réel, on a l’impression de pouvoir le toucher du bout des doigts. Bien qu’on n’ait pas son point de vue, on imagine ce qu’il ressent, on comprend ses peurs, on découvre ses envies et rêves tout comme avec Madeline mais d’une autre manière. C’est avec une approche plus subtile, douce et naturelle. Un garçon ayant une vie difficile, un père alcoolique et violent, une mère souffre-douleur, une sœur invisible ; il n’a pas vraiment de pilier, mais il reste pour protéger les femmes de son cœur. Ce qui prouve donc que c’est un homme bien avec des valeurs et énormément de respect, révélant une maturité impressionnante.
La relation entre ses deux protagonistes est adorable et elle fait rêver, malgré la triste maladie de Madeline. J’ai aimé le voyage sur l’évolution de leur apprentissage « amoureux », tout autant que le besoin qu’ils ont l’un de l’autre. Les émotions m’ont ému, sans être bouleversantes, elles viennent petit à petit, au fil du récit ; avec délicatesse. Néanmoins sur le dénouement, au moment clé du roman, elles m’ont atteint de plein fouet. Je pense qu’il y a du suspense, énormément de mystère sur le fin mot de l’histoire ; particulièrement sur le pourquoi du comment, bien que je n’ai pas expérimenté ce bonheur de ne rien savoir. Le cœur de l’originalité vient de la maladie de Maddy, celle-ci étant peu connue et du coup c’est un sujet enrichissant. Toujours est-il que la romance est moyennement authentique, rappelant l’histoire d’amour de « Nos étoiles contraires ». L’inédit s’installe avec les croquis Malgré qu’on reste souvent dans la maison de l’héroïne, notre esprit est emmené à voyager ; que ce soit dans sa tête ou ailleurs.
Nicola Yoon a une plume jeunesse, très simple. Justement, le fait que ce soit facile à lire donne tout son charme, avec en plus du développement plein d’humanité et de fraîcheur. Une belle écriture, peut-être pas exceptionnelle ; cependant elle est plaisante, naturelle, vibrante de sentiment par moment et parfois c’est suffisant.
Pour faire court, c’est une synopsis toute mignonne ; mais moins envoûtante et profonde que certaine ayant ce petit quelque chose en plus. C’est difficile de comparer des romans, injuste même ; mais j’offre seulement mon ressentie. En tout cas pour Maddy et Olly je me suis ouverte à eux et sincèrement je n’ai pu que m’attacher à ces deux héros. « Everything, Everything » est une histoire sur le début de l’âge adulte, sur des instincts de protection et sur le monde à travers les yeux d’une étrangère à celui-ci. Ce roman sonne comme une balade, toute douce où le vent nous porte au souffle des pages. Il y a un mystère grandiose, pour ceux qui n’ont pas été tenté par le film. Une émotion légère avec des instants qui m’ont heurté. Et bien évidemment un nuage d’originalité avec les dessins gravés dans les feuilles de papier. Je conseille cet ouvrage aux plus grands comme aux plus jeunes, tout en prévenant que l’histoire d’amour se laisse porter par l’optimiste ; défaisant l’idée d’un livre bouleversant.
Note :
8.5/10.
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